Perdre du poids ou perdre ses allocs : le futur régime des Anglais ?
La municipalité de Westminster a évoqué la possibilité de couper les aides sociales aux personnes qui ne feraient pas de sport en dépit des indications de leur médecin, dans un rapport publié jeudi.
C'est le jeu de la carotte et du bâton appliqué à l'aide sociale. En Grande-Bretagne, les personnes souffrant d'obésité pourraient être contraintes de se mettre au sport, sous peine de voir leurs aides sociales coupées, a indiqué RTL vendredi 4 janvier.
Cette idée, présentée à la fois comme une mesure de santé publique et une façon de faire face aux coupes budgétaires, a été émise jeudi par la municipalité conservatrice de Westminster, à Londres, et défendue par un groupe de réflexion local, a rapporté mardi le Financial Times (lien en anglais, pour abonnés).
Des cartes magnétiques pour pointer
Rappelant que les autorités locales ont lancé des programmes permettant aux médecins de prescrire des séances d'activité physique, telles que de la natation, de la marche ou encore du yoga, le conseil de Westminster indique qu'il serait possible de s'assurer du respect de cette prescription grâce aux cartes magnétiques utilisées pour accéder aux salles de sport. Et en cas de non respect de cette ordonnance, le patient serait sanctionné. Plus précisément, ses aides sociales seraient coupées.
"Quand des activités sportives sont prescrites à un résident, les aides sociales pourraient être utilisées soit pour récompenser, soit pour encourager le résident", justifie le texte.
Le coût de l'obésité
Dans le cadre d'une refonte des missions de service public, le bien-être et la santé publique se gèrent désormais à l'échelon local, indique le Financial Times. Ainsi, cette suggestion du conseil de Westminster intervient alors que la municipalité s'interroge sur les conséquences budgétaires de ces nouvelles prérogatives dans un contexte d'augmentation du nombre d'obèses au Royaume-Uni.
"L'obésité (...) progresse au Royaume-Uni, de telle sorte que 25% des adultes sont obèses. 17% des fillettes de 10-11 ans, et 20% des garçons du même âge sont obèses", indique un rapport du Collège royal de médecine de Londres (PDF, en anglais), publié mardi. Il précise que "le coût de l'obésité s'élève à 5 milliards de livres [6,3 milliards d'euros] et aura doublé d'ici 2050".
"Du coup, ce sont les aides sociales qui trinquent en premier", rapelle RTL. "L'aide au logement pour les moins de 25 ans a déjà disparu. Idem pour le principe qui indexait ces aides sur l'inflation."
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