Moscovici à la Commission européenne : la fidélité récompensée
C'est un fidèle du président Hollande qui se retrouve donc commissaire européen aux Affaires économiques et financières. Une récompense pour ce compagnon loyal du chef de l'État qui n'a jamais critiqué le président de la République en public. Tout au plus a-t-il concédé en privé sa déception de quitter le ministère de l'Économie et des Finances après la déroute aux municipales en mars dernier (la liste qu'il conduisait dans le Doubs avait d'ailleurs été battue).
Dès son départ de Bercy, Pierre Moscovici avait clamé son envie de "se consacrer pleinement à des tâches européennes ". Et fin juillet, François Hollande avait exaucé ses vœux en le désignant officiellement comme le candidat français à un poste de commissaire européen.
Homme de réseaux
Élu député de la quatrième circonscription du Doubs en 1997 puis en 2007, ce Parisien pure souche âgé de 56 ans connaît bien les affaires européennes puisqu'il avait été ministre chargé de ce dossier dans le gouvernement Jospin.
Homme de réseaux (il a notamment été directeur de campagne de François Hollande en 2012 après avoir soutenu DSK), Pierre Moscovici est aussi un homme de réseaux... sociaux où il cultive ses contacts et son image. Sur son compte Twitter, il ne manque pas de relater ses rencontres, qu'elles aient lieu sur son territoire rural ou dans les bureaux feutrés de Bruxelles.
Échanges avec les professionnels au Comice agricole dans la commune d'Autechaux-Roide, dans le #Doubs pic.twitter.com/yIbj6QMDGQ
— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) September 6, 2014
.@JunckerEU interviews @PierreMoscovici pic.twitter.com/TyabRcbWQk
— Natasha Bertaud (@NatashaBertaud) September 4, 2014
Garant de l'orthoxie budgétaire
Ces derniers mois, Pierre Moscovici a d'ailleurs multiplié les déplacements dans les capitales européennes en soignant son côté "social-démocrate chimiquement pur" comme il se définit lui-même, et en prenant gare de ne s'aliéner personne. Il peut ainsi, dans la même phrase, vanter les "mérites" de Jean-Claude Juncker, le patron conservateur de la commission et "l'énergie" de Martin Schulz, le social-démocrate allemand, candidat malheureux à la présidence de cette institution.
Désormais, Pierre Moscovici sera chargé, dans ses nouvelles fonctions, de veiller au respect des règles et de l'orthodoxie budgétaire… Dont la fameuse limitation du déficit à 3% du PIB. De quoi faire grincer les dents de son successeur à Bercy, Michel Sapin. Et avant même l'officialisation de sa nomination, il a adressé un premier avertissement à la France expliquant, dans un entretien au Point : "La France ne peut se dérober. Elle doit faire en 2015 les 21 milliards d'euros d'économies prévues. Au boulot !"
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