Val-d'Oise : le sans-papiers qui a sauvé une famille des flammes ne sera finalement pas expulsé
L'obligation de quitter le territoire français pour Aymen Latrous a finalement été "abrogée" lundi indique la préfecture du Val-d'Oise. Ce sans-papiers originaire de Tunisie avait sauvé une mère et ses enfants des flammes en 2015 et devait être expulsé.
Aymen Latrous, le sans-papiers originaire de Tunisie qui a sauvé une mère et ses deux enfants des flammes en 2015 dans le Val-d'Oise, ne sera finalement pas expulsé dans l'immédiat. L'obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été "abrogée", indique lundi 4 juin la préfecture du Val-d'Oise dans un communiqué.
"L'avocate de M. Latrous vient de verser au dossier de nouveaux éléments (...), y figure notamment une promesse d'embauche de M. Latrous en CDI à temps plein dans une société du Val-d'Oise", précise le communiqué. "Le préfet du Val-d’Oise a décidé de procéder à un réexamen de la situation de l’intéressé au vu de ce dernier élément. En conséquence, une abrogation de l’OQTF va être notifiée à M. Latrous".
L'exemple de Mamoudou Gassama
"La nouvelle instruction de la demande de titre de séjour qui suivra aussitôt tiendra nécessairement compte de l’acte positif et altruiste par lequel M. Latrous s’est distingué en 2015 et que le maire de Fosses a porté à la connaissance de la préfecture", conclut le communiqué.
Le 10 avril 2015, Aymen Latrous avait secouru, avec deux amis, une mère de famille et ses deux enfants lors d'un incendie à Fosses, dans le Val-d'Oise. Malgré cela, l'État avait demandé à ce Tunisien de 25 ans, en situation irrégulière, de quitter le territoire. Son avocate avait demandé un réexamen de son dossier, invoquant l'exemple de Mamoudou Gassama, régularisé et désormais pompier après avoir sauvé un enfant à Paris en mai 2018.
Une demi-victoire pour l'avocate d'Aymen Latrous
Pour l'avocate d'Aymen Latrous, il s'agit d'une demi-victoire. "On peut certes se réjouir de l'avancée du dossier, dans la mesure où le préfet va abroger cette obligation de quitter le territoire français", a réagi sur franceinfo Philippine Parastatis, "mais ça ne donne pas pour autant à mon client l'assurance d'avoir un titre de séjour".
"La réponse que doit apporter la préfecture est parfaitement claire, parce qu'elle a été donnée par M. Macron lui-même, c'est-à-dire qu'un acte de bravoure égale une naturalisation. Je considère que l'acte de bravoure doit lui donner un titre de séjour, sans qu'il y ait besoin de ce réexamen", a martelé l'avocate.
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