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Réfugiés afghans : "il y a un effort à faire, parce qu'entre humains, nous sommes frères", lance une Autorité administrative de défense des droits de l'Homme

La Commission nationale consultative des droits de l'Homme a interpelé jeudi les autorités françaises pour qu'elles mettent "en œuvre des politiques efficientes de protection et d’accueil des personnes afghanes".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un camps de réfugiés, majoritairement afghans, près du stade de France à Saint-Denis (Ile-de-France), le 19 septembre 2020. (MICHAEL BUNEL / LE PICTORIUM / MAXPPP)

"Il y a un effort à faire, parce qu'entre humains, nous sommes frères", lance vendredi 1er octobre sur franceinfo Jean-Marie Burguburu, avocat et président de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme. Jeudi, la CNCDH a formulé plusieurs recommandations à l'attention des pouvoirs publics français pour répondre aux enjeux de l'accueil des migrants afghans en exil. L'organisme appelle aussi l'État français à une réponse diplomatique et humanitaire rapide.

franceinfo : Vous ressentez une crainte des Français concernant l'accueil de ces migrants afghans ?

Jean-Marie Burguburu : Bien sûr. Il ne faut pas confondre le droit d'asile, soit l'obligation d'accueillir ces personnes qui demandent le droit d'asile, et les problèmes des migrants irréguliers. L'état d'esprit général des Français est contre l'immigration et les propos de certains "pseudo-candidats" à l'élection présidentielle attisent la mauvaise flamme en ce sens. Or, le droit d'asile est supérieur à ces craintes. Il est supérieur à ces risques. C'est l'honneur de la France, mais aussi l'honneur de personnes sensées. Il y a un effort à faire, parce qu'entre humains, nous sommes frères, et peu importe les opinions politiques, les nécessités du moment ou bien l'urgence d'une campagne électorale.

Pourquoi cet appel ?

Cet appel nous le faisons car quand le 16 août dernier, le président de la République avait pris des engagements assez forts. Des engagements positifs, car il souhaitait vivement que l'accueil des personnes afghanes en danger puisse être fait le plus largement possible en France. Un mois et demi plus tard, les choses ne sont pas à l'abandon, mais elles sont en dehors des limites de l'actualité. Nous faisons donc le choix de reprendre ce projet.

Vous craignez que les promesses d'humanité passent aux oubliettes ?

Non pas aux oubliettes, mais qu'elles tombent dans la difficulté administrative, dans le manque de personnel. Parce que nous visons l'accueil en France, mais aussi la question de comment faire pour aider les Afghanes et les Afghans à quitter le territoire. Ça dépend bien sûr des talibans eux-mêmes, mais ça dépend aussi des facilités consulaires. Nous demandons, par exemple, que les pays voisins puissent mettre en place des facilités consulaires pour les Afghans dans leurs consulats.

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