"J'ai été enfermée, battue, violée" : une centaine de migrants arrivent en Italie après avoir été retenus dans des camps libyens

Ce sont 1 500 migrants au total qui vont bénéficier d'un corridor humanitaire entre la Libye et l'Italie à la suite d'un accord entre le gouvernement et des ONG. Ils étaient retenus, parfois durant plusieurs années, dans des camps de détention.
Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
En 2019, un même système de corridor humanitaire avait permis d'accueillir des réfugiés syriens en Italie. (ANDREAS SOLARO / AFP)

On est loin des images de Lampedusa. Un comité d'accueil attendait mardi 5 mars à l'aéroport de Rome les 97 migrants retenus parfois depuis plusieurs années dans des camps de détention en Libye. Ils sont les premiers à bénéficier d'un accord signé en décembre entre le gouvernement italien et une série d'organisations pour mettre en place des corridors humanitaires entre Libye et Italie. En tout ce sont 1 500 personnes qui doivent arriver dans ce cadre en trois ans.

Aicha, venue de Centrafrique et ses quatre enfants, auraient pu être dans les embarcations qui arrivent dans le sud italien. Elle a cherché "six fois" à fuir les centres de détention libyens. "On nous a arrêtés à chaque fois. Puis on nous a ramenés en Libye. À chaque fois c'est la prison. J'ai été enfermée, battue, violée..."

Des membres de la communauté chrétienne Sant'egidio attendent mardi 5 mars 2024 à l'aéroport de Rome des réfugiés détenus dans des camps libyens (Bruno Duvic / RADIO FRANCE)

"Les relations avec le pouvoir libyen s'améliorent"

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui peut entrer dans certains de ces terribles centres a repéré des personnes particulièrement vulnérables parmi les milliers qui y sont détenues. "Les relations avec le pouvoir libyen s'améliorent, explique Chiara Cardoletti, représentante du HCR pour l'Italie et le Vatican. Nous avons un dialogue plus important, ce qui nous permet d'intervenir pour sauver des vies de réfugiés."

Le temps de l'examen de leur demande d'asile, le visa qu'ont reçu les exilés ne vaut que pour l'Italie. S'ils allaient ailleurs, ils retomberaient dans la clandestinité. "C'est un cadre légal pour les sauver qui implique les communautés locales qui les accueillent", explique Marco Lmpagliazzo qui préside la communauté chrétienne Sant'egidio. Les organisations s'engagent à loger les exilés dans toute l'Italie.

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