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L'Italie va délocaliser l'accueil des migrants arrivés par la mer dans des centres en Albanie

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a conclu un accord avec l'Albanie, pour y installer deux centres d'accueil de migrants. Rome espère pouvoir y transférer chaque année 36 000 migrants arrivés sur les côtes italiennes.
Article rédigé par Bruno Duvic - édité par Louis Mondot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La Première ministre italienne, Georgia Meloni, et le Premier ministre albanais, Edi Rama, lors d'une conférence de presse à Rome (Italie), le 6 novembre 2023. (TIZIANA FABI / AFP)

Des centres pour migrants délocalisés en Albanie : c’est le dernier projet en date de la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Les deux centres, sous juridiction italienne, seraient entièrement financés par Rome, aussi bien la structure que le personnel. La police albanaise, de son côté, participerait à la surveillance. Ces centres doivent ouvrir au printemps 2024 et pourraient prendre en charge près de 36 000 exilés chaque année, selon le Première ministre italienne. Mais ce projet, qui prévoit donc de délocaliser l'accueil de migrants dans un pays non-membre de l'Union européenne, pose beaucoup de questions juridiques et pratiques.

"Je pense que cet accord est très important et peut devenir un modèle à suivre", a fièrement déclaré Giorgia Meloni en présentant le texte, lundi 6 novembre. Un centre pour examiner les dossiers des migrants, l’autre pour y placer les déboutés du droit d’asile avant expulsion. Une partie des exilés sauvés par des navires officiels italiens seront concernés, sauf les personnes jugées vulnérables. Mais comment faire la sélection sur les bateaux en mer ? Que signifie une juridiction italienne en Albanie et quels juges seront chargés de vérifier le respect des droits ? À ce stade, aucune réponse n'a été fournie par les gouvernements italiens et albanais.

15% des mesures d'éloignement vers l'Afrique sont appliquées

Les migrants devront soit obtenir le droit d’asile et aller en Italie, soit être expulsés. Sauf que seulement 15% des mesures d’éloignement vers l’Afrique sont appliquées. Or, l’Albanie est claire : l'Italie doit reprendre ceux qu’elle ne parvient pas à éloigner. Au bout du compte, selon Matteo Villa, spécialiste de l’immigration au centre de réflexion ISPI, "sur les 36 000 migrants, l'Italie devra en reprendre environ 31 000 à la fin".

À moins que les migrants s’éclipsent des centres, ce qui poserait de sérieux problèmes diplomatiques. D’autant que l’Albanie assure n’avoir négocié aucune contrepartie, ce qui n’est pas le moindre mystère de cette affaire.

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