Italie : quel bilan pour la politique migratoire de Giorgia Meloni ?

Après une année 2023 record, les arrivées de migrants en Italie sont trois fois moins nombreuses que l'an dernier depuis le 1er janvier.
Article rédigé par franceinfo
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Des jeunes migrants patientent à l'extérieur d'un centre d'accueil de Lampedusa, en septembre 2023. (TIZIANA FABI / AFP)

En Italie, il y a un an, 94 exilés sont morts dans un naufrage à l’approche de Cutro, en Calabre. C'était la première grande crise pour la majorité droite-extrême droite de Giorgia Meloni. Depuis, entre décrets, lois et accords internationaux, le gouvernement a multiplié les annonces. Après une année 2023 record, au cours de laquelle l'Italie a vu débarquer 157 000 personnes, les arrivées sont trois fois moins nombreuses que l'an dernier depuis début 2024. Le fil rouge de la politique italienne est d'externaliser.

Il y a d'abord eu l'accord avec la Tunisie et l'Union européenne en juillet dernier. "Il fonctionne", affirme le ministre de l’Intérieur. Selon lui, plus de 120 000 départs ont été empêchés depuis l'accord, en comptant aussi celui en vigueur avec la Libye.

L'International rescue committee donne un autre écho. "D'après nos dernières informations, 105 millions d'euros ont été versés par l'Union européenne à la Tunisie et 24 000 personnes ont été empêchées de partir des côtes tunisiennes et libyennes, au prix de politiques terribles en Tunisie et en Lybie pour les demandeurs d'asile parce que ce sont des personnes qui ne sont pas du tout protégées", indique Marine Messina, spécialiste du droit d'asile. Contrairement à la Libye, la Tunisie est considérée comme un pays sûr par l'Italie, répond le ministère de l'Intérieur italien.

Multiplication des accords

Rome regarde au-delà. Lors d'un sommet Italie-Afrique en ce début d'année, plus de 5 milliards d'euros ont été promis, notamment pour limiter les départs. Entre temps, il y a eu l'accord avec l'Albanie, où doivent être dirigés chaque année plus de 30 000 exilés sur le chemin de l’Italie. Mais le flou demeure sur le mode d’emploi juridique et pratique. Les deux structures sont censées voir le jour avant l’été.

Au nord, les contrôles à la frontière avec la Slovénie sont maintenus. À la télévision, les images de bateaux débarquant dans le sud ont diminué. Provisoirement ou durablement ? On le saura cet été.

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