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Immigration irrégulière : Gérard Collomb annonce une hausse de 29% des reconduites à la frontière en janvier

Invité de l'émission Questions politiques sur France Inter, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a annoncé une hausse de 29% des mesures d'éloignement par rapport au mois de janvier de l'an dernier.

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Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, était l'invité de "Questions politiques" sur France Inter en partenariat avec franceinfo. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

"Sur le mois de janvier de cette année, par rapport au mois de janvier de l'an dernier, on a éloigné +29% de personnes", a affirmé dimanche 11 février le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, invité de l'émission Questions politiques sur France Inter.

"Ce que je veux, c'est que celles et ceux que nous accueillons en France aient un avenir dans notre pays", a-t-il expliqué. "L'année dernière, on a eu 100 000 demandes d'asile, c'était +7% par rapport à l'année précédente, qui elle-même était en augmentation de +23 % par rapport à l'année d'avant (…), a poursuivi Gérard Collomb.

On ne peut pas faire, de manière exponentielle, un accueil vis-à-vis de tout le monde comme un certain nombre de gens le voudraient

Gérard Collomb

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"Ils disent qu'on a pas besoin de faire un tri, qu'on ne doit pas choisir entre ceux qui ont besoin de l'asile et les migrants économiques, a défendu le ministre de l'Intérieur. Eh bien si, on est obligés de le faire, parce qu'à un moment donné, nous ne pourrons pas donner un avenir à tout le monde."

"Si vous ne réglez pas un certain nombre de problématiques, en faisant respecter la loi, en étant accueillant d'une part, mais en expulsant ceux qui n'ont pas droit à être accueillis, vous générez un mouvement qui conduit à l'extrémisation des esprits", a ajouté Gérard Collomb, évoquant la présence de "99 députés d'extrême droite" au parlement allemand. 

"Les gens qui sont à Calais sont des gens guidés par une chimère folle : 'Je vais passer en Grande-Bretagne'. Mais en fait, ils n'y arriveront jamais et c'est ça le véritable problème", a poursuivi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "Le message qu'il faut faire passer c'est : retournez dans les centres d'évaluation, dans les CAO [centres d'accueil et d'orientation] à travers le pays, ne restez pas à Calais", a-t-il ajouté.

L'intervention des policiers "proportionnée"

Le ministre a par ailleurs assuré être "extrêmement vigilant vis-à-vis des forces de l'ordre" à Calais, régulièrement accusées par des associations de confisquer ou de détruire les affaires des migrants. "Dès le mois de juillet", Gérard Collomb a "demandé une inspection de l'administration" sur l'action des policiers à Calais. "L'inspection générale de l'administration a dit que l'intervention des forces de l'ordre était proportionnée, qu'il pouvait y avoir eu un certain nombre de cas isolés, mais que les forces de l'ordre dans leur globalité agissaient selon les règles de déontologie", a-t-il affirmé.

Ce rapport officiel, publié en octobre dernier, jugeait "plausibles" certains abus des forces de sécurité contre des migrants depuis le démantèlement de la "Jungle" de Calais. "Quand vous voyez les affrontements avec des migrants qui se tirent dessus [la semaine dernière à Calais], avec quatre personnes entre la vie et la mort, c'est violent. Il vaut mieux, à ce moment-là que vous ayez des forces de l'ordre qui séparent les deux groupes, les Afghans et les Erythréens", a estimé Gérard Collomb.

Le futur service national universel "bien sûr" obligatoire

Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur a indiqué que le futur service national universel, voulu par Emmanuel Macron, devait "bien sûr" être obligatoire. Vendredi, la ministre des Armées Florence Parly avait pourtant expliqué que ce dispositif, qui devrait être expérimenté en 2019, n'aurait probablement "pas un caractère obligatoire au sens où les gendarmes viendraient rechercher les réfractaires".

"Le fait que pendant une période brève, tous les Français, de quelque condition sociale qu'ils soient, se retrouvent ensemble, franchement, c'est quand même pas mal", a estimé de son côté Gérard Collomb, insistant sur la nécessité d'un "brassage social".

Le "service nationale obligatoire et universel" est l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Ce dispositif serait destiné aux jeunes de 18 à 21 ans sur une période d'un mois.

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