"Au XXIe siècle, on ne ne peut pas laisser les gens se noyer sous nos yeux", alerte SOS Méditerranée qui exige la libération de l'Océan Viking
Le navire humanitaire de l'ONG est retenu depuis un mois en Sicile par les autorités italiennes.
"On ne peut pas laisser les gens se noyer sous nos yeux, c'est absolument inacceptable aujourd'hui au XXIe siècle. Donc, il faut absolument remettre en service ces bateaux", a exigé samedi 22 août sur franceinfo Sophie Beau, cofondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée, alors que l'Océan Viking, le navire humanitaire de l'ONG est retenu depuis le 22 juillet en Sicile par les autorités italiennes.
"Il faut absolument démanteler les filières de passeurs, poursuit Sophie Beau. Mais il faut aussi tendre la main aux personnes devant nos yeux aux portes de l'Europe. L'un n'empêche pas l'autre."
La mer Méditerranée ne doit pas être un vaste cimetière.
Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée
"Les bateaux de sauvetage doivent être libérés pour pouvoir mener cette mission. Parce qu'aujourd'hui, la situation humanitaire est catastrophique en mer Méditerranée", a-t-elle ajouté.
Aux responsables publics qui estiment que les actions de sauvetages des ONG telles que SOS méditerranée encouragent les migrants à se risquer en mer, Sophie Beau répond par une analogie routière : "Les gens n'ont pas des accidents de la route parce qu'il y a des ambulances qui existent pour aller les secourir. C'est la même chose en mer. Il n'y a aucune corrélation", défend la directrice générale de SOS Méditerranée.
Il n'y a pas corrélation entre le nombre de personnes qui traversent et la présence ou pas de sauveteurs.
Sophie Beauà franceinfo
"Par contre, il y a une corrélation très forte avec le taux de mortalité qui a explosé parce qu'il n'y a personne pour les secourir."
Sophie Beau estime que la crise du Covid-19 a encore aggravé la situation en Méditerranée. "Chaque État a fermé ses frontières, arrêté d'accepter ces naufragés de Méditerranée. Du coup, l'Italie et Malte se retrouvent à nouveau seuls et complètement isolés en première ligne. Mais au-delà de l'Italie et de Malte "qui bloquent des navires", la directrice générale de SOS Méditérranée dénonce "l'inaction des États européens qui ne sont pas solidaires et qui ne l'ont jamais été avec les deux États en première ligne".
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