Accord sur les migrations : "Les chefs d'État ont pris leur responsabilité, c'est déjà une performance"
Les 28 États membres de l'Union européenne ont trouvé un accord vendredi au sujet de la gestion de l'accueil des migrants. La directrice de la Fondation Robert Schumann a salué sur franceinfo la "solidarité" de l'Europe.
C'est au petit matin, vendredi 29 juin, que les dirigeants de l'Union européenne ont trouvé un accord sur les questions migratoires, après des heures de tractations intenses à Bruxelles. Cet accord prévoit notamment la création de "centres contrôlés" pour étudier au cas par cas les demandes d'asile. "Il y a une volonté de la part de l'Europe de dire que cela ne peut pas être les pays qui sont en première ligne qui peuvent gérer seuls ce problème", a salué Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman, un think-tank pro-européen, sur franceinfo.
franceinfo : Que faut-il retenir de cet accord ?
Pascale Joannin : D'abord qu'il y a un accord ! Ce n'était pas gagné. On a beaucoup dit, ces derniers jours, que c'était la fin de l'Europe. C'était une rencontre très importante et elle aurait pu se solder par un non-accord. Là, les chefs d'État et de gouvernement ont pris leurs responsabilités. Ils ont peut-être négocié toute la nuit, mais ils sont parvenus à un accord qui rassemble les 28 États membres, c'est déjà une performance.
L'Italie n'a-t-elle pas procédé à une sorte de chantage ?
L'Italie a fait monter les enchères, du fait qu'elle est en première ligne et qu'elle subit de plein fouet cette crise migratoire. Mais elle n'a pas non plus claqué la porte. Il doit y avoir une solidarité européenne qui doit jouer à plein, ce qu'Emmanuel Macron a appelé "la coopération européenne", et c'est cela qu'il faut retenir de cet accord.
Les 28 États membres se sont mis d'accord pour créer des centres contrôlés dans les pays européens qui se porteraient volontaires. Mais y aura-t-il des volontaires ?
Oui, la Grèce. Et je pense qu'il y aura beaucoup d'autres États volontaires, même si les modalités doivent encore être précisées. Ces centres seront mis en place dans l'Union européenne pour les gens qui arrivent et ils permettront de savoir qui peut demander l'asile et la qualité de réfugiés. Mais il y a aussi la possibilité de créer des choses avec l'ONU et les organisations internationales dans les pays de départ pour éviter que les gens ne prennent des bateaux. Ça, c'est le deuxième volet. Il y a toute une volonté de mettre un terme au trafic organisé par des passeurs des pays d'Afrique du Nord.
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