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Ukraine : la tension monte en Crimée

L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe a de nouveau tenté de rentrer en Crimée, mais a fait demi-tour après des tirs de sommation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des soldats russes dans la région de Simferopol en Crimée (Ukraine), le 5 mars 2014. ( ELENA SAMOYLENKO / ANADOLU AGENCY)

Sur la scène diplomatique, Occidentaux et Russes n'ont pas réussi à trouver une issue à la crise ukrainienne. Sur le terrain, la situation s'envenime également samedi 8 mars, particulièrement en Crimée, région séparatiste ukrainienne sur le point de voter par référendum sur un éventuel rattachement à la Russie. 

Francetv info revient sur les évènements du jour dans la péninsule. 

Un avion ukrainien visé par des tirs 

Un petit avion d'observation des gardes-frontières ukrainiens a essuyé des tirs alors qu'il volait à environ 1 000 mètres d'altitude près de la frontière administrative avec la république autonome de Crimée occupée par la Russie. 

Selon les gardes-frontières, aucune des trois personnes à bord de l'appareil n'a été blessée. L'avion de marque Diamond n'était pas armé.

Les observateurs de l'OSCE à nouveau repoussés

Après avoir été refoulée à deux reprises, jeudi et vendredi, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a de nouveau essayé samedi de pénétrer en Crimée, cette région ukrainienne contrôlée par les forces russes. En vain. Après des tirs de sommation, cette mission qui comprend 54 personnes, civils et militaires, originaires de 29 pays, a été contrainte de faire demi-tour.

 

Selon une source à l'OSCE, les observateurs n'étaient pas visés, mais une "petite voiture", juste devant le convoi. "Je pense qu'ils ont été un peu surpris lorsque nous sommes arrivés parce qu'ils ne nous attendaient pas", a-t-elle néanmoins souligné.

Des centaines de soldats russes dans une base ukrainienne

Ce même jour, un convoi d'une cinquantaine de camions transportant plusieurs centaines de soldats russes a pénétré dans une base de l'armée ukrainienne près de Simféropol, la capitale de la république autonome de Crimée, selon Reuters. Le convoi était escorté par huit véhicules blindés et accompagné par deux ambulances et des camions d'essence. 

Moscou affirme ne pas avoir déployé d'autres troupes en Crimée que celles qui sont normalement affectées à Sébastopol, quartier général de la flotte russe de la mer Noire. Selon le gouvernement de Kiev, la Russie a déployé 30 000 soldats dans la péninsule qu'elle ambitionne d'annexer. Washington estime leur nombre à 20 000.

Des journalistes agressés

Des journalistes ukrainiens ont été battus par des militants pro-russes, toujours dans la région séparatiste de Crimée. L'équipement de journalistes d'Associated Press a par ailleurs été saisi au moment où l'équipe se trouvait à Simféropol par des hommes qui les ont accusés d'être "des espions". Les militants pro-russes accusent les journalistes ukrainiens et étrangers de travailler pour les grandes puissances contre Moscou.

La chaîne privée ukrainienne Canal 5 a rapporté que ses journalistes faisaient partie d'un groupe de journalistes passés à tabac par des militants pro-russes dans la nuit de vendredi à samedi alors qu'ils couvraient les événements dans une base militaire à Sébastopol investi par des forces russes. Des journalistes des chaînes de télévision Inter et STB ont été battus dans la base où des militants pro-russes se trouvaient également. Cinq journalistes ont été soignés à l'hôpital de Sébastopol pour des blessures au visage.

Des vidéos postées sur Youtube et diffusés par une chaîne ukrainienne montrent également un homme en tenue militaire et le visage caché par une cagoule courant après un journaliste bulgare, le jetant au sol avant de poser un pistolet sur sa tête.

Parallèlement, la diffusion de six chaînes ukrainiennes hertziennes a été coupée en Crimée. Elles ont été remplacées par des chaînes russes.

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