Ukraine : 415 000 personnes fuient l'est du pays, chassées par les combats
Depuis quelques jours, l'armée ukranienne intensifie son offensive pour encercler les rebelles pro-russes. Des milliers d'habitants sont contraints de prendre la route, par peur des bombardements.
Au moins 415 800 personnes ont quitté leurs foyers en raison de la violence des combats dans l'est de l'Ukraine, a indiqué mercredi 20 août le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). "Nous reconnaissons que le nombre de déplacés pourrait être plus élevé car il n'y a pas de système centralisé d'enregistrement et nous savons que certaines personnes ne s'inscrivent pas", a affirmé une porte-parole de l'agence onusienne.
Depuis plusieurs jours, l'armée encercle les rebelles à Donetsk et cherche à présent à couper de la frontière russe les territoires contrôlés par les rebelles, dans l'est de l'Ukraine. Sous la pression des bombardements et les pénuries d'eau, de plus en plus d'habitants sont contraints de fuir vers d'autres régions du pays, vers la Russie ou la Pologne. Francetv info fait le point sur la situation
Des combats acharnés pour encercler les rebelles
"Les principaux efforts des forces ukrainiennes se concentrent sur le fait d'isoler des zones [sous contrôle rebelle] pour empêcher l'invasion de groupes armés illégaux et de groupes de reconnaissance et de sabotage depuis la Russie", a indiqué l'état-major de l'opération militaire menée par Kiev dans l'Est. L'Ukraine et les Occidentaux accusent en effet Moscou de faire transiter par la frontière des équipements militaires et des combattants qui viennent renforcer les rangs des insurgés pro-russes.
Les forces gouvernementales ont resserré ces derniers jours leur étau autour des fiefs insurgés. A Louhansk, les combats ont fait rage toute la nuit de mardi à mercredi, selon la municipalité. Des combats ont également eu lieu pour le contrôle de la localité d'Ilovaïsk, ville de 16 000 habitants, à 29 kilomètres à l'est de Donetsk, dont l'armée ukrainienne a repris la plus grande partie aux insurgés, selon un communiqué de la Garde nationale.
Enfin, la ville industrielle de Makiivka, à une vingtaine de kilomètres seulement de Donetsk, est particulièrement touchée par les combats depuis mardi. Sa chute permettrait l'encerclement total de Donetsk par l'armée loyaliste.
Les habitants de Donesk fuient la ville
Donetsk, symbole avec Louhansk de la rébellion pro-russe, comptait un million d'habitants avant le conflit. Impossible de dire combien ils sont aujourd'hui. Les rues du centre sont désertes. Sur l'avenue principale de la ville, la rue Artema, les commerces ont les rideaux tirés. Beaucoup d'habitants se terrent, d'autres fuient.
Mercredi 20 août, de nombreux civils se pressent à la gare routière de Donetsk. "Ça bombarde, ça tire. Cette nuit, on n'a vraiment pas dormi. C'était insupportable, terrible. Juste derrière nous, une maison a été détruite. On a décidé de partir une semaine pour s'éloigner de tout ça", raconte à la gare routière Natacha, 50 ans, aux côtés de sa fille en larmes.
"Il y a des combats, beaucoup de tirs, très près", raconte Maxime, un ouvrier d'une trentaine d'années présent à la gare routière pour y accompagner sa femme Kateryna et leur fille Sofia. Elles partent se mettre à l'abri à Artemivsk, à une centaine de kilomètres au Nord.
La situation humanitaire se dégrade
Sous les bombardements à Donestk, les habitants se ruent régulièrement dans les parkings et les caves d'immeubles transformés en abris. Des dizaines d'habitants s'entassent, sans eau, sans électricité, ni gaz.
Dans la ville, l'eau courante a été coupée pendant deux jours, car une ligne électrique approvisionnant la principale usine d'assainissement a été endommagée. Cette ligne est en passe d'être rétablie mercredi. Les équipes de maintenance "ne sont parvenues qu'aujourd'hui à identifier les dommages et à rétablir la ligne", ont affirmé, mercredi, les autorités. L'accès était jusque-là impossible en raison des combats, a indiqué la municipalité.
Autre problème : l'acheminement de l'aide humanitaire dans les zones de conflits. Depuis une semaine, un convoi humanitaire de Moscou, destiné aux populations de l'est de l'Ukraine victimes des combats, est bloqué du côté russe de la frontière. Les autorités ukrainiennes doivent inspecter les camions sous les auspices de la Croix-Rouge. Mais pour cela, elles doivent passer par les territoires contrôlés par les rebelles. Ce qu'elles refusent, arguant de l'absence de garanties de sécurité.
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