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Témoignages Guerre en Ukraine : "C'est un miracle", confient des rescapés du bombardement mortel d'un centre commercial à Krementchouk

Une attaque a ravagé un centre commercial bondé à Krementchouk, à 330 kilomètres au sud-est de Kiev, faisant au moins 18 morts et une quarantaine de disparus, selon le gouvernement ukrainien.

Article rédigé par Omar Ouahmane, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dasha, vendeuse dans une bijouterie du centre commercial de Krementchouk (Ukraine), devant les décombres du bâtiment, le 28 juin 2022. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Des secouristes déblaient encore les décombres sous les yeux de Dasha, une jeune vendeuse d'une boutique du centre commercial de Krementchouk, parti en fumée. "Il était environ 16 heures, raconte la jeune femme. L'alarme a retenti, nous sommes immédiatement sortis par la porte de derrière. Et puis, il y a eu un bruit assourdissant. L'explosion était tellement forte que j'ai été projetée sur le sol. C'était la panique totale. C'est un miracle. Si j'étais restée cinq minutes de plus à l'intérieur, je ne serais pas là à vous parler."

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Certains ont eu beaucoup moins de chance. Mykola déambulait dans les allées de "Amstor", le nom du centre commercial, avant la frappe. "J'avais pris ma journée, j'étais avec ma femme, se souvient-il. Elle m'a dit 'Viens, on va faire un tour à l'intérieur du centre commercial'. Soudain, j'ai reçu un énorme coup sur la tête, j'ai perdu connaissance. Puis je me suis relevé. Ma femme hurlait de douleur."

"Il y avait des flammes autour de nous, de la fumée. Les gens criaient. Il y avait des corps par terre, plus de toit, plus de murs."

Mykola, rescapé du bombardement

à franceinfo

Gravement blessé et hospitalisé, Mykola fait partie des témoins que les enquêteurs vont interroger.

Le centre commercial de Krementchouk (Ukraine) en ruines, le 28 juin 2022. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Un "crime de guerre" pour la procureure générale d'Ukraine

Un millier de personnes se trouvaient dans ce bâtiment de Krementchouk, dans le centre de l'Ukraine habituellement épargné par les bombardements, selon les autorités locales. Un bilan récent fait état d'au moins 18 morts. Les autorités ukrainiennes continuaient mardi de chercher une quarantaine de disparus dans les décombres du bâtiment. Le président ukrianien Volodymyr Zelensky a dénoncé "l'un des actes terroristes les plus éhontés de l'histoire européenne" et a évoqué une "frappe calculée."

Iryna Venediktova, la procureure générale d'Ukraine, devant les décombres du centre commercial de Krementchouk (Ukraine), le 28 juin 2022. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

"Cela ne fait aucun doute, c'est un crime de guerre, déclare Iryna Venediktova, la procureure générale d'Ukraine. C'est encore une fois pour terroriser la population." À l'intérieur, il n'y avait aucune installation militaire, assure-t-elle. Comme elles, les voisins du bâtiment rejettent la version de l'armée russe qui affirme avoir frappé un entrepôt militaire voisin. 

La frappe de missile a embrasé et détruit le centre commercial à une heure où il était "très fréquenté", selon les autorités ukrainiennes. "Toutes les personnes qui sont décédées étaient des civils", ajoute la procureure générale.

"Il est très important de réunir toutes les preuves pour constituer un dossier solide dans l'optique d'un procès, que ce soit ici en Ukraine ou à La Haye, le but bien sûr est de trouver les responsables et de rendre justice."

Iryna Venediktova, procureure générale d'Ukraine

à franceinfo

Pour juger les auteurs de ces massacres de civils, l'Ukraine réclame la création d'un tribunal spécial.

Témoignages des rescapés du bombardement du centre commercial de Krementchouk, au micro d'Omar Ouahmane et Gilles Gallinaroe

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