: Témoignage Guerre en Ukraine : "La machine répressive qui se met en place te détruit", dénonce un ancien membre de la garde nationale russe, opposé à la guerre
Il a fui la Russie pour vivre au Kazakhstan, laissant sa famille derrière lui. Dans la plus grande ville kazakhe, Almaty, franceinfo a rencontré Anton*, ancien membre de la Rosgvardia, la garde nationale russe. Fermement opposé à la guerre en Ukraine, il a fini par être limogé.
C'était il y a un an et Anton, né d'un père ukrainien, n'est pas près d'oublier ce jeudi 24 février 2022. "Tu ne comprends pas ce que tu dois faire, explique cet ex-militaire qui a de la famille en Ukraine. D’un côté, il y a une sorte de responsabilité morale, de devoir, d’être contre cette guerre. De l’autre côté, il y a la machine répressive qui se met en place. Et elle te détruit."
Très vite, Anton s’exprime contre la guerre, et s’en ouvre à ses supérieurs. "Ça a été difficile, terrifiant. Mais je n’avais pas le choix".
Limogé, le jeune homme risque d’être mobilisé. Pour échapper à la guerre, il pense au suicide, avant de fuir au Kazakhstan. Mais Anton dit ne pas en vouloir à tous ceux qui, en Russie, gardent le silence. "La vie en Russie est très difficile, les gens vivent dans la pauvreté. Ils vont travailler dans l’armée, à la Rosgvardia, ou dans d’autres structures d’État."
"Ils ne soutiennent pas Poutine. Ils veulent juste vivre et élever leurs enfants."
Antonà franceinfo
En exil depuis plusieurs mois, le Russe dit ne pas supporter cette situation. Malgré le danger : la guerre ou la prison, il commence à envisager un retour chez lui, en Russie.
* le prénom a été modifié
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