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Témoignage Guerre en Ukraine : "La machine répressive qui se met en place te détruit", dénonce un ancien membre de la garde nationale russe, opposé à la guerre

Le trentenaire, ex-membre de la Rosgvardia réfugié au Kazakhstan, a bien voulu revenir de manière anonyme à franceinfo sur sa tentative d'opposition, vaine, à la guerre en Ukraine.
Article rédigé par franceinfo - Virginie Pironon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des militaires de la garde nationale russe, la Rosgvardia, qui patrouillent sur la place Rouge devant la cathédrale Saint-Basile de Moscou, en novembre 2022. (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Il a fui la Russie pour vivre au Kazakhstan, laissant sa famille derrière lui. Dans la plus grande ville kazakhe, Almaty, franceinfo a rencontré Anton*, ancien membre de la Rosgvardia, la garde nationale russe. Fermement opposé à la guerre en Ukraine, il a fini par être limogé. 

>> Guerre en Ukraine : ce que contient le nouveau plan de sanctions de l'Union européenne contre la Russie

C'était il y a un an et Anton, né d'un père ukrainien, n'est pas près d'oublier ce jeudi 24 février 2022. "Tu ne comprends pas ce que tu dois faire, explique cet ex-militaire qui a de la famille en Ukraine. D’un côté, il y a une sorte de responsabilité morale, de devoir, d’être contre cette guerre. De l’autre côté, il y a la machine répressive qui se met en place. Et elle te détruit."

Très vite, Anton s’exprime contre la guerre, et s’en ouvre à ses supérieurs. "Ça a été difficile, terrifiant. Mais je n’avais pas le choix".

Selon des données officielles, environ 400 000 Russes se sont réfugiés au Kazakhstan (ici, Almaty) depuis le début de la guerre en Ukraine. Environ 40 000 permis de séjour ont été délivrés à ceux qui ont réussi à trouver un emploi sur place. (VIRGINIE PIRONON / RADIO FRANCE)


Limogé, le jeune homme risque d’être mobilisé. Pour échapper à la guerre, il pense au suicide, avant de fuir au Kazakhstan. Mais Anton dit ne pas en vouloir à tous ceux qui, en Russie, gardent le silence. "La vie en Russie est très difficile, les gens vivent dans la pauvreté. Ils vont travailler dans l’armée, à la Rosgvardia, ou dans d’autres structures d’État."

"Ils ne soutiennent pas Poutine. Ils veulent juste vivre et élever leurs enfants."

Anton

à franceinfo

En exil depuis plusieurs mois, le Russe dit ne pas supporter cette situation. Malgré le danger : la guerre ou la prison, il commence à envisager un retour chez lui, en Russie. 

* le prénom a été modifié

Le témoignage d'un Russe ancien membre de la garde nationale, opposé à la guerre, recueilli par Virginie Pironon

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