: Reportage Le quotidien "traumatisant" des enfants confrontés à la guerre en Ukraine : "avant, ils dessinaient des fleurs, maintenant tout est noir"
La dernière victime de la guerre parmi les enfants avait 10 ans : une fillette morte dans l’explosion de son immeuble à Kryvyï Rig, ville natale de Volodymyr Zelensky. Là-bas, les enfants tentent de vivre normalement malgré la guerre.
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C'est le cas de Valeria, 11 ans, petite banane rose en bandoulière, sandalettes roses et barrette rose dans les cheveux. Elle joue à la balançoire dans un parc à côté de sa maison. Un moment d’insouciance dans un quotidien qui l’est beaucoup moins depuis le début de cette guerre :
Quand j'ai entendu la première explosion, j'ai été très surprise et j'ai commencé à pleurer. La deuxième, j'étais plus calme. Mais la première, vraiment, je m'en souviendrai toute ma vie. C'était très traumatisant."
Valeria, 11 ansà franceinfo
Pour aider ces enfants, l’association Voices of the children propose des séances de thérapie en groupes ou individuelles. Yulia est psychologue et nous montre les derniers dessins de ses petits patients : "Ils devaient dessiner leurs émotions, explique-t-elle. Avant, ils dessinaient des fleurs, des arbres et maintenant, tout est noir. Je suis des enfants qui souffrent d'hyper anxiété, qui sursautent quand une porte claque, qui refont pipi au lit et qui régressent”.
Trouver les mots pour expliquer aux enfants
Difficile pour les parents de gérer ces situations explique une maman présente : "(Mon fils) faisait de plus en plus de crises d'hystérie et moi aussi. Il pose aussi beaucoup de questions sur ce qu’il se passe. “Pourquoi Poutine est si mauvais ?” Moi, je lui réponds que je ne sais pas. Je lui dis que lorsqu’il était enfant, peut-être que sa maman ne l'aimait pas... Qu’est-ce que vous voulez que je réponde à un enfant de six ans ?”
Pourtant, il y a une question à laquelle elle ne sait toujours pas répondre en tant qu'adulte, c’est comment pardonner aux Russes. “Je ne sais pas comment c'est possible de pardonner ça”. Dans le parc, la petite Valeria continue de se balancer. Les sirènes d'alerte qui retentissent dans le ciel de Kryvyï Rig, elle ne les entend même plus.
Avec près de 500 enfants qui ont été tués depuis le début du conflit selon le bureau du procureur général ukrainien, la jeunesse ukrainienne paie un lourd tribut dans cette guerre contre les Russes.
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