: Reportage Guerre en Ukraine : dans le Donbass, "rien ne va changer" pour ces Ukrainiens après l'échange entre Volodymyr Zelensky et Xi Jinping
"Mon avis est biaisé sur Xi Jinping. Il essaie de profiter des deux côtés et de rester assis sur deux chaises en même temps", glisse Artem, dans les rues de Sloviansk dans le Donbass, près de la ligne de front. Comme d'autres Ukrainiens, il ne fait pas confiance au président chinois. "Surtout sa dernière visite à Moscou : il est resté là-bas trois jours, il a des relations très proches avec les Moscovites." Le président ukrainien espérait depuis longtemps cet appel de Pékin, qui a eu lieu mercredi 27 avril, mais Artem est plutôt réservé sur cette avancée diplomatique.
"Je pense que s’ils avaient voulu s’entendre, les présidents d’Ukraine et de Chine l’auraient fait depuis longtemps", lance de son côté Natalia, qui n'est pas convaincue par le scénario chinois. Cet échange téléphonique met fin en tout cas à un long silence de Pékin qui n’avait jamais répondu aux demandes de dialogue de Kiev depuis le début du conflit. Cette fois, l’Ukraine a annoncé nommer un ambassadeur à Pékin et la Chine a répété que la paix passait par des négociations, sans condamner pour autant l’invasion russe.
Des interrogations sur le rôle de la Chine
Anastasia a fini par se réinstaller ici après avoir fui les bombardements, sans grand espoir d’y trouver rapidement la paix. "Rien ne va changer. Comment Pékin peut aider ? s'interrroge-t-elle. Si l'Ukraine et la Russie ne s’entendent pas, personne ne pourra aider." Toute tentative de négociations est bonne à prendre, selon Ludmila. "Je pense qu’ils vont aider. Mais la question c’est comment ? Financièrement bien sûr, c’est ce dont on a besoin maintenant, leur pays est grand." Avant la guerre, la Chine était le premier partenaire commercial de l’Ukraine.
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