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Manifestants arrêtés et torturés, justice muselée... En Russie, la deuxième guerre de Vladimir Poutine

Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, l'ONG Human Rights Watch a comptabilisé en Russie plus de 13 500 arrestations d'opposants à l'invasion de l'Ukraine.

Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une manifestante opposée à la guerre en Ukraine est arrêtée à Moscou en Russie le 28 février 2022. (DANIIL DANCHENKO / NURPHOTO)

Arrestations arbitraires, tortures, maltraitance des opposants... Moscou amplifie sa répression de masse face à l'opposition d'une partie des Russes à la guerre en Ukraine. C'est ce que dénonce le dernier rapport de l'association Human Rights Watch, publié vendredi 11 mars L'inquiétude des défenseurs des droits de l'Homme ne cesse de grandir, notamment depuis le vote par le parlement russe de nouvelles lois répressives à l'encontre des personnes diffusant des "informations mensongères" sur l'armée. L'ONG a comptabilisé plus de 13 500 arrestations d'opposants depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.

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C'est là un peu l'autre guerre de Vladimir Poutine : celle qu'a déclarée le président russe à son peuple, du moins à ceux qui s'opposent à l'intervention en Ukraine. Les arrestations sont violentes et la police n'a aucune retenue, comme on peut l'entendre dans un document recueilli par une ONG qui défend les droits de l'Homme. On peut y entendre un policier expliquer à une manifestante qu'il sait que Poutine est derrière lui. ll l'accuse ensuite d'être une ennemie de la Russie.

Depuis le début de l'offensive, des milliers de personnes vivent ce type de scènes, dans les grandes villes comme les plus petites."Des manifestants ont été arrêtés partout en Russie. Les gens sont détenus et ce n'est pas seulement à Moscou ou à Saint-Pétersbourg qu'il y a eu le plus de contestation, explique Anastasiia Kruope, du bureau Russie de Human Rights Watch.

Une justice aux ordres du pouvoir

En plus des arrestations arbitraires et des actes de tortures, les opposants font face à une justice absente pour les défendre car elle aussi est muselée et aux ordres du pouvoir. "La justice est également mise dans les rails imposés par le gouvernement, estime Philippe Dam, directeur Europe de Human Rights.

"On peut s'attendre à ce que les lois qui ont été passées la semaine dernière soient de toute façon mises en œuvre. L'objectif est clairement d'intimider la population et de la contraindre au silence." L'ONG n'est d'ailleurs pas la seule à s'inquiéter de la répression en Russie. L'ONU dresse le même bilan et s'alarme elle aussi pour la liberté de la presse, quasi-inexistante dans le pays. 

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