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Vidéos Le carnet de route d'"Envoyé spécial" à travers l'Ukraine en guerre

Elle retournait chaque été en Ukraine, pour les vacances. Dès les premières heures de la guerre, Tetiana Bigoun a voulu rejoindre le pays de son enfance pour être aux côtés des siens : ses parents médecins qui soignent les blessés, sa grand-mère qui a connu la Deuxième Guerre mondiale... Elle a livré à "Envoyé spécial" son carnet de route, dont voici quelques extraits.

Article rédigé par France 2
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Envoyé spécial. Carnet de route à travers l'Ukraine en guerre (ENVOYÉ SPÉCIAL  / FRANCE 2)

La dernière fois qu’elle était en Ukraine, c’était au mois d'août 2021, pour les vacances. Dès les premières heures de la guerre, Tetiana Bigoun a décidé de retrouver sa famille au pays de son enfance "pour comprendre ce qu'ils vivent". Tetiana est journaliste d'investigation. Elle n'est pas reporter de guerre, et n'a jamais couvert un conflit. Elle sera accompagnée d'un caméraman habitué aux terrains difficiles...

L'espace aérien ukrainien étant fermé à l'aviation civile, c'est à destination de Varsovie qu'ils décollent le vendredi 25 février (Vladimir Poutine a lancé son "opération militaire spéciale" la veille). Ils devront ensuite trouver des chauffeurs pour circuler en Ukraine...  

Le souvenir d'une tragédie vécue en 1942

Après un passage à Lviv, grande ville de l'ouest ukrainien où la guerre est là sans y être encore, direction Kovel, à 200 kilomètres au nord-ouest. Il faudra trois heures pour atteindre, une fois passés tous les check-points, le village où Tetiana a passé son enfance. Sa grand-mère, 87 ans, l'attend devant sa maison.

Les informations que la vieille dame voit à la télévision lui rappellent la tragédie qu'elle a vécue petite fille. En 1942, elle avait 7 ans quand les Allemands ont tué sous ses yeux son père et son frère. Des patrouilles font respecter le couvre-feu, les voisins s'inquiètent pour leurs enfants partis au combat, mais ici, tout est calme pour le moment.

Ce que signifie se rapprocher de Kiev

Plus de destructions, plus de blessés, plus de morts. C'est cela que signifie se rapprocher de Kiev, et Tetiana va le comprendre le jour suivant. Sur la route pour aller voir ses parents, elle fait étape à Jytomir, qui n'est qu'à 150 kilomètres de la capitale. C'est ici, au petit matin, que la guerre va prendre brutalement toute sa réalité. 

Durant la nuit, trois bombes sont tombées dans ce quartier résidentiel. "Il y a tout le monde qui photographie, remarque Tetiana, parce que c'est du jamais vu en Ukraine." Toutes les vitres de l'hôpital voisin ont été soufflées, explique Andriy, un jeune homme rencontré dans les décombres. Il vient de mettre sa famille à l'abri – et de s'enrôler dans la défense territoriale. Il y aurait deux personnes tuées, et 16 blessées, selon un premier décompte qui n'a rien d'officiel.

"Les chars russes ont pris pour cible notre voiture dans une forêt"

Dans la région de Jytomir, Tetiana retrouve enfin son père, à l'hôpital. Ce chirurgien qui devrait être à la retraite expédie vite sa fille. Il est débordé, car les civils blessés commencent à affluer du centre et de l'est du pays, notamment de Borodyanka, à 60 kilomètres de Kiev. 

Sur un lit, un enfant inanimé a été placé sous perfusion. Il a été blessé par balle. "Les chars russes ont pris pour cible notre voiture dans une forêt", explique sa mère, en larmes. Un autre petit garçon, souriant malgré une nuit dans une cave, arrive de Kharkiv, aujourd'hui ravagée. Son père ne lui a pas encore dit que son frère aîné avait péri dans l'explosion qu'ils ont vécue.

Extraits de "Ne viens pas, c'est la guerre !", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 10 mars 2022.

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