La République tchèque dénonce plusieurs cyberattaques russes, attribuées au groupe Fancy Bear
Prague a été plusieurs fois ciblé par des cyberattaques orchestrées par un groupe lié aux services de renseignement militaire russes GRU, accuse le ministère des Affaires étrangères tchèque, vendredi 3 mai. "Exploitant une vulnérabilité inconnue jusqu'alors dans Microsoft Outlook à partir de 2023", elles ont visé "certaines institutions", précise un communiqué. Le ministère pointe le groupe russe APT28, aussi connu sous le surnom de "Fancy Bear", sur la base du "mode opératoire et aux objectifs de ces attaques".
Selon le ministre de l'Intérieur tchèque, Vit Rakusan, les infrastructures du pays ont enregistré "plusieurs dizaines" d'attaques de ce genre, dirigées "par la Fédération de Russie et son service de renseignement, le GRU", a-t-il dit lors d'une conférence de presse avec son homologue allemande, Nancy Faeser. "La République tchèque est une cible" et est "perçue par la Fédération de Russie comme un pays ennemi", a-t-il ajouté.
Berlin dénonce également des cyberattaques
Le gouvernement allemand, pour sa part, dit avoir convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de Russie. Berlin accuse également le renseignement russe d'être à l'origine de cyberattaques, notamment contre des membres du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD). "Pointer du doigt publiquement un attaquant spécifique est important pour protéger les intérêts nationaux", a déclaré à l'AFP le ministre des Affaires étrangères tchèque, Jan Lipavsky. Le chargé d'affaires de l'ambassade de Russie à Berlin a jugé vendredi "infondées" les accusations du gouvernement allemand.
La République tchèque, qui fait partie de l'UE et de l'Otan, a apporté une aide militaire et humanitaire substantielle à l'Ukraine depuis le début de l'attaque russe de février 2022. En mars dernier, le renseignement tchèque a déclaré avoir débusqué un réseau financé par Moscou pour répandre de la propagande favorable à la Russie en Europe, visant en particulier le Parlement européen avant les élections de juin. Le groupe se servait du site d'information Voice of Europe, basé à Prague, pour diffuser des nouvelles visant à dissuader l'UE d'envoyer de l'aide à l'Ukraine.
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