: Infographies Stratégie d'aide à l'Ukraine : visualisez comment ont voté les députés
Avec 372 "pour", 99 "contre" et 101 abstentions, le soutien de la France à l'Ukraine a, sans surprise, été approuvé par l'Assemblée nationale lors d'un vote symbolique, mardi 12 mars en début de soirée. Les députés étaient appelés à se prononcer sur l'accord bilatéral signé le 16 février entre la France et l'Ukraine. Si les rangs de l'hémicycle étaient clairsemés lors du débat qui a précédé, la quasi-totalité des élus (572 sur 577) a finalement pris part au vote.
L'enjeu de ce scrutin symbolique, organisé à l'initiative de l'exécutif, résidait moins dans son issue que dans la répartition des suffrages entre les groupes parlementaires. A trois mois des élections européennes, la majorité présidentielle comptait sur ce vote pour faire office de moment de vérité après les propos controversés d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes en Ukraine.
Comme ils l'avaient annoncé, les insoumis et les communistes ont unanimement voté contre. Les députés du Rassemblement national se sont tous abstenus, conformément aux consignes de Marine Le Pen. Les élus des autres groupes ont très majoritairement voté pour. Une seule voix a manqué au camp présidentiel, celle d'une députée du MoDem qui s'est abstenue. Et il a pu compter, entre autres, sur le soutien du groupe Liot, des socialistes, des écologistes (à une exception) et de la majorité des républicains, dont 11 députés se sont tout de même abstenus.
Ces résultats sont à l'image des débats, qui ont principalement vu s'opposer la majorité d'un côté, et le Rassemblement national et les députés des formations de gauche radicale de l'autre. "Voter contre" le soutien à l'Ukraine, c'est envoyer le message que la France "tourne le dos" à son histoire, "s'abstenir c'est fuir" alors que "nous sommes à un moment de bascule", a mis en garde mardi le Premier ministre Gabriel Attal, en introduction du débat. Ces propos visaient notamment le groupe du Rassemblement national, qui avait annoncé vouloir s'abstenir.
La gauche en ordre dispersé
"Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine", a répliqué en retour Marine Le Pen. La présidente du groupe d'extrême droite a dénoncé la stratégie du gouvernement qui consiste selon elle à mettre "une crise internationale (...) au service d'un agenda électoraliste de court terme".
A gauche, les votes montrent une division claire entre insoumis et communistes, d'une part, et socialistes et écologistes, de l'autre. "La France n'a pas à s'enfermer dans un camp occidental, atlantiste", a dénoncé le député insoumis Arnaud Le Gall. Dans les rangs socialistes, Boris Vallaud a au contraire jugé qu'il "faut aider l'Ukraine à tenir", tout en critiquant les "effets de manche" d'Emmanuel Macron. A droite, le président du groupe LR, Olivier Marleix, a déploré "les petites tactiques électorales" du chef de l'Etat, mais a affiché son soutien à Kiev.
Après l'Assemblée nationale, le soutien de la France à l'Ukraine sera également débattu au Sénat, mercredi, donnant lieu à un autre vote symbolique. Jeudi, le président de la République, Emmanuel Macron, sera interviewé sur France 2 et TF1, au "20 heures", sur ce même sujet.
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