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Guerre en Ukraine : le groupe Wagner annonce s'être emparé de Bakhmout, Kiev assure au contraire que les combats se poursuivent

Les deux camps ont subi d'importantes pertes dans cette ville de l'est du pays qui comptait quelque 70 000 habitants avant l'offensive russe et aujourd'hui en grande partie dévastée par les combats.
Article rédigé par franceinfo
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Un bâtiment en ruine à Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, le 29 novembre 2022. (YEVHEN TITOV / AFP)

Tous les regards sont tournés vers Bakhmout. Cette ville de l'est de l'Ukraine, épicentre des combats entre les forces de Kiev et l'armée russe, appuyée par le groupe paramilitaire Wagner, a fait l'objet, samedi 20 mai, d'annonces contradictoires. Après les annonces de la prise de cette ville clé par le chef du groupe paramilitaire russe, Evguéni Prigonine, Kiev a déclaré que l'armée ukrainienne continuait de se battre.

Si elle était confirmée, la prise de Bakhmout par Wagner permettrait à Moscou d'afficher une victoire après une série de revers humiliants. Elle interviendrait aussi avant une contre-offensive d'ampleur que Kiev dit préparer depuis des mois.

"Il n'y avait que Wagner ici" 

Evguéni Prigojine a revendiqué samedi après-midi, dans une vidéo publiée sur Telegram, la prise totale de la ville. "L'opération pour la prise de Bakhmout a duré 224 jours (...) Il n'y avait que Wagner ici", a-t-il ajouté, reprochant encore à l'état-major russe l'absence des troupes régulières sur ce front. "Nous ne nous sommes pas uniquement battus avec l'armée ukrainienne à Bakhmout, mais aussi avec la bureaucratie russe qui nous a mis des bâtons dans les roues", a-t-il lancé.

Selon Evguéni Prigojine, Wagner retirera ses hommes de la ville à partir du jeudi 25 mai, pour en laisser la défense à l'armée russe régulière. "D'ici au 25 mai, nous allons fouiller complètement la ville, créer des positions défensives et la transférerons aux militaires pour qu'ils s'en occupent. De notre côté, nous retournerons dans les bases", a-t-il ajouté.

L'armée russe contrôlait ces dernières semaines Bakhmout à plus de 90%, ne luttant plus au sein de la cité que contre une dernière poche de résistance ukrainienne dans l'Ouest. 

Kiev concède que la "situation est critique"

La vice-ministre de la Défense ukrainienne, Ganna Maliar, a aussitôt démenti les propos du chef du groupe paramilitaire russe. Sur Telegram, elle a assuré que les défenseurs ukrainiens contrôlaient toujours "certaines installations industrielles et infrastructures" ainsi que des immeubles d'habitations. Elle a concédé toutefois que "la situation est critique".

En dépit des difficultés rencontrées à Bakhmout, l'Ukraine a revendiqué dans la semaine la prise de plus de vingt kilomètres carrés aux forces russes au nord et au sud de la ville, mettant en danger les flancs de Wagner, qui sont tenus par des troupes régulières de l'armée russe.

Vendredi, Evguéni Prigojine, avait jugé improbable une prise rapide de Bakhmout. Sur Telegram, il expliquait notamment qu'une banlieue nommée "Samolet" constituait "une forteresse imprenable formée par des rangées de barres d'immeubles".

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