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Reportage Guerre en Ukraine : "S’il nous voit, c’en est fini", quand les drones iraniens sèment la terreur dans la région de Kherson

Les drones kamikazes Shahed-136, d'origine iranienne, terrorisent depuis le début du mois les populations en Ukraine, en s'écrasant sur les infrastructures civiles et militaires. Reportage dans la région de Kherson, au côté des artilleurs, en grande difficulté face à cette nouvelle menace aérienne.

Article rédigé par Thibault Lefèvre - Arthur Gerbault
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le champs de bataille dans la région de Kherson, dans le sud-est de l'Ukraine. (METIN AKTAS / ANADOLU AGENCY)

Vladislav alias "Spécialiste", son nom de guerre, guette le ciel de Kherson, à une quinzaine de kilomètres des positions russes. Pas un nuage à l'horizon, visibilité parfaite et une nouvelle menace qui plane depuis quelques semaines sur ses hommes. "Si un Shahed-136 nous repère, on a pas le temps de manœuvrer pour s'échapper", confie le soldat. Le drone suicide iranien, employé par les Russes, est devenu le nouvel acteur du conflit en Ukraine, et ralentit la contre-offensive vers l'est.

Le drone Shahed-136 est bon marché et très compliqué à déceler. "Il vole à 200 km/h et s’il nous voit, c’en est fini pour nos armes. Sur les positions de combat, si on ne l’entend pas, on ne le voit pas venir et on peut perdre 70% des gars", décrit Vladislav, qui fait le comparatif avec des armes plus conventionnelles. "Avec l’artillerie classique, un obus arrive et on a le temps de partir. Avec le Shahed, ce n’est pas possible, c’est une arme très précise. C’est un grand danger."    

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Le "Spécialiste" dirige une équipe de dix artilleurs. Son matériel : un obusier canon de 152 mm de l’époque soviétique, tracté par un camion rempli de munitions. Un attelage peu maniable et difficile à dissimuler, sur un champ de bataille où il est très compliqué d’échapper aux yeux des Shahed, surtout quand il y a très peu de végétation.

"S’il y avait plus d’arbres, ce serait plus facile pour nous et pour l’infanterie. On ne peut pas se cacher. On est obligés de rester là, sous le toit d’une station-service pour ne pas être repérés."

Vladislav, artilleur ukrainien

à franceinfo

"En ce moment, il y a beaucoup de Shahed et cela nous pose de sérieux problèmes. Il faut être plus mobile pour échapper à ces nouvelles armes sinon, nous allons avoir beaucoup de pertes", regrette l'artilleur. Depuis un peu moins d’un mois, les Shahed ont détruit plusieurs positions ukrainiennes. Après les missiles anti-char au début de la guerre, puis l’artillerie longue portée, les Ukrainiens ont désormais besoin de systèmes de défense anti-aérienne efficaces. 

Ukraine : les drones iraniens sèment la panique - Reportage de Thibault Lefèvre et Arthur Gerbault

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