Enquête France 2 Guerre en Ukraine : comment la Russie embrigade les adolescents dans les zones occupées

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Durée de la vidéo : 6 min
Guerre en Ukraine : quand la Russie embrigade de jeunes Ukrainiens
Article rédigé par France 2 - M.Burgot, M.Delrue, J.Laurent-Kaysen, B.Mingot, A.Palussière, C.Legros, Y.Kadouch, RevelateursFTV
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L’analyse de centaines de vidéos sur les réseaux sociaux par la cellule des Révélateurs de France Télévisions a mis au jour un système d’embrigadement des jeunes ukrainiens par une organisation paramilitaire russe.

Une conquête militaire, mais aussi idéologique. Dans les territoires pris à l'Ukraine et occupés par la Russie, Moscou a mis en place un système d'embrigadement de la jeunesse. La cellule des Révélateurs de France Télévisions a analysé plusieurs centaines de vidéos publiées sur les réseaux sociaux pour mettre au jour cette politique menée par la Iounarmia, une organisation de jeunesses paramilitaires russes.

Les recherches menées par les Révélateurs révèlent que cette structure serait désormais implantée au moins 27 écoles ukrainiennes situées dans des territoires occupés par la Russie.

Discours de propagande et inspirations tirées de jeux vidéo

Au sein de la Iounarmia, des adolescents ukrainiens apprennent le maniement des armes et travaillent à donner une bonne image de l'envahisseur auprès de leurs camarades. Dans les oblasts de Zaporijjia, de Donetsk ou de Louhansk, des fresques à la gloire de cette structure s'étalent sur les murs. Toutes sont accompagnées d'un QR code renvoyant sur le site de la Iounarmia. 

Pour séduire un public adolescent, la page d'accueil met en scène des chars, des avions de chasse et un paquebot militaire modélisés en 3D, qui semblent tout droit sortis d'un jeu vidéo. Elle reprend également le vocabulaire de propagande du Kremlin, qui décrit les Ukrainiens comme des "néonazis".

Les jeunes Ukrainiens qui rallient cette structure le font-ils librement ? Parmi les visages régulièrement mis en avant par la Iounarmia, les Révélateurs ont identifié Denis. Au début de l'invasion russe, cet adolescent ukrainien de la région de Kherson s'affichait en ligne devant le drapeau de son pays, portait des habits traditionnels et qualifait Vladimir Poutine de "connard".

Un an plus tard, ses publications sur les réseaux sociaux vantent les mérites des soldats russes, désormais présentés comme garants de la "sécurité" de la population. Sa marraine, qui a fui les zones occupées, assure que l'adolescent a "peur", et qu'il a demandé à ses proches de venir à son secours.

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