Guerre en Ukraine : pour maintenir le moral de ses troupes, un officier récupère des objets russes et envisage une vente aux enchères
Quand la 35e brigade d’infanterie navale a pu récupérer quelques centaines de mètres sur la ligne de front, dans la région de Donetsk, le lieutenant ukrainien Sergueï Kozatchinski n’a eu qu’à se baisser pour ramasser des trophées : un obus et la sacoche d’un soldat russe encore pleine d’objets personnels. Ces trouvailles sur le front ont donné une idée au lieutenant alors qu'il doit continuer à motiver ses hommes même si la contre-offensive avance toujours très lentement, au prix de lourdes pertes humaines.
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Parmi les affaires trouvées, il y a aussi un casque de la Seconde Guerre mondiale transpercé d’un énorme trou. "C’est comme une boîte de conserve. Le plus dingue pour moi, c’est son surnom militaire : 'Adolf', comme Adolf Hitler. Ils disent qu’en Ukraine, nous sommes des nazis, des fascistes… Mais les gens qui sont venus sur notre territoire sont des fanatiques de l’idéologie nazie. Ils mélangent tout. Leur cerveau s'est transformé en bouillie", décrit le lieutenant.
Sergueï Kozatchinski voudrait faire quelque chose de positif de ces prises de guerre : "Notre armée a besoin de munitions, de drones, de satellites Starlink… On pourrait organiser une vente aux enchères de ces trophées et faire une donation à la brigade pour avoir un ou deux drones supplémentaires. Cela nous aiderait dans notre travail."
Des livraisons d'armes annoncées
Maintenir le moral de ses hommes après plus de 500 jours de guerre est désormais sa priorité. Sergueï Kozatchinski, malgré ses yeux cernés, garde le sourire et communique les bonnes nouvelles dès qu’il le peut, comme l’annonce récente de livraisons d’armes à sous-munitions. "Peut-être que ça va faire peur aux Russes, espère-t-il. Que ça va les faire réfléchir. Si après ça ils décident de rester, ils doivent savoir à quoi ils seront confrontés."
L'officier reconnaît malgré tout que sans les munitions supplémentaires des Occidentaux, la partie sera difficile : "S’ils arrêtent, on a perdu". C'est d'autant plus vrai qu'il devient compliqué sur le terrain de remplacer les soldats que la contre-offensive a mis hors-jeu.
"Les gens ont peur de la guerre, ils essaient de se barrer, de l’éviter… Mais si vous ne voulez pas tenir les armes à la main, aidez à l’arrière, travaillez, payez des impôts, faites des dons, dans ce cas-là on pourra gagner vite tous ensemble", appelle le lieutenant. La famille de Sergueï Kozatchinski a décidé de montrer l’exemple. Sa femme et son fils de 13 ans, réfugiés en Pologne, seront de retour en septembre.
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