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Guerre en Ukraine : pas de risque immédiat pour la centrale nucléaire de Zaporijjia après la destruction d'un barrage, assure une experte

Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, à quelque 80 km de Kherson, a été partiellement détruit par une explosion dans la nuit de lundi à mardi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
La brèche ouverte dans le barrage de Kakhovka (Ukraine), le 6 juin 2023. (COMPTE TWITTER DE VOLODOMYR ZELENSKY / AFP)

Il n'y a "pas du tout" de risque pour la centrale nucléaire de Zaporijjia, assure mardi 6 juin sur franceinfo Emmanuelle Galichet, enseignante chercheuse en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Dans la nuit de lundi à mardi, le barrage hydroélectrique de Kakhovka, dans le sud de l'Ukraine, a été endommagé par une explosion. Moscou et Kiev s'accusent mutuellement. L'eau de ce barrage est utilisée en partie pour refroidir les réacteurs de cette centrale à l'arrêt depuis septembre 2022.

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franceinfo : En quoi cette centrale nucléaire pourrait être directement concernée ?

Emmanuelle Galichet : Elle n'est pas complètement concernée dans le sens où elle a plusieurs sources d'eau pour son refroidissement et le réservoir de Kakhovka en est un. Pour l'instant, ça va encore, le réservoir n’a pas assez perdu d'eau pour ne plus être une source de refroidissement. Si cela continue, il pourrait ne plus être une source de refroidissement. Mais il y en a d'autres sur le site.

Combien de temps cette centrale peut-elle se passer de cette eau venue du Dniepr ? Ça se compte en jours, en semaines ?

C'est plutôt en mois. La centrale nucléaire est à l'arrêt depuis le mois de septembre. Elle a donc beaucoup moins besoin d'eau pour refroidir que lors de son exploitation. L'eau étant absolument fondamentale, vous avez plusieurs sources indépendantes pour le même usage, c'est ce qu'on appelle la redondance. C'est un principe fondamental de la sûreté nucléaire. Ce réservoir est doublé, on a un autre réservoir et on a d'autres sources d'eau pour refroidir les fonctions de sûreté de la centrale.

Donc, ce qui se passe aujourd'hui ne rajoute pas de risque nucléaire réel et immédiat ?

Pas du tout. Le risque aujourd'hui, c'est que le barrage est vraiment détruit et que des hommes et des femmes, ukrainiens et russes, vont être inondés et vont devoir quitter leurs habitations. Ça oui, c'est un vrai risque.

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