Guerre en Ukraine : où en sont les combats avant le cessez-le-feu controversé demandé par la Russie ?
L'annonce de Vladimir Poutine laisse la communauté internationale sceptique. La trêve de 36 heures annoncée par le Kremlin et qui doit prendre effet ce vendredi 6 janvier à midi (ostensiblement pour permettre les célébrations du Noël orthodoxe qui tombe samedi) intervient à un moment où l'armée de Moscou marque le pas en Ukraine.
>> Guerre en Ukraine : suivez l'évolution de la situation en direct
Cette première trêve d'ampleur depuis le début de l'invasion - seuls des accords locaux ayant été jusqu'alors conclus comme par exemple pour l'évacuation des civils de l'usine Azovstal à Marioupol en avril - est ainsi interprétée par Kiev et ses alliés comme la volonté de gagner du temps de la part de Moscou. Suivant un appel du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan, le président russe Vladimir Poutine a ainsi demandé à son armée d'observer un "cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties à partir de 12h00 le 6 janvier de cette année jusqu'à 24h00 le 7 janvier". Il a appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d'"assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ". Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé cette annonce qui n'est, selon lui, qu'une "excuse dans le but d'au moins arrêter l'avancée de nos troupes dans le Donbass et apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions". "Quel sera le résultat ? Plus de morts", a-t-il affirmé.
La Russie sur la défensive
Sur le front, cette trêve russe est proposée moins d'une semaine après une frappe ukrainienne dans la nuit du Nouvel An qui a fait au moins 89 morts à Makiïvka, dans l'est de l'Ukraine et quelques heures après l'annonce de livraisons d'armes à Kiev par les Occidentaux. Or, concrètement, à part les bombardements à longue distance qui ont touché les villes et les infrastructures ukrainiennes, sur la quasi-totalité des quelque 1000 km de front, l'armée russe est sur la défensive. Elle a fait retraite derrière les rivières, creusé des tranchées, posé des défenses antichars, attendant de pouvoir se renforcer grâce à la "mobilisation" décidée par le Kremlin en septembre.
Seul le front de Bakhmut, dans le Donbass, est encore très actif et l'armée russe en est absente. Ce ne sont plus que les supplétifs du groupe Wagner qui sont là à la manœuvre. Et l'offensive sur cette localité - 80 000 habitants avant-guerre - n'a pas vraiment avancé depuis qu'elle a été lancée début août. Les pertes humaines y sont très importantes dans les deux camps, mais particulièrement côté russe : le groupe Wagner aurait déjà perdu des centaines, peut-être plusieurs milliers d'hommes depuis l'été. Ainsi, fin décembre, les hommes de Wagner insultaient dans une vidéo le chef d'État-major des Armées russe lui reprochant leur manque de munitions. Quant au patron de Wagner, Yevgeni Prighozin, il faisait début janvier 2023 le constat que chaque maison de Bakhmut avait été transformée en fortin imprenable. Bref : une sorte de constat d'échec.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.