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Guerre en Ukraine : comment la France vient en aide aux scientifiques "qui fuient les bombes"

Grâce à un programme piloté par le Collège de France et financé par le ministère de la Recherche, des enseignants ukrainiens vont pouvoir travailler dans des universités françaises durant au moins trois mois.

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le campus de l'université de Strasbourg, en mars 2017. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Olga Gubar est arrivée à Strasbourg le 15 mars dernier. Cette biologiste a fui Kiev avec son mari et ses trois enfants pour s’installer en périphérie de la capitale alsacienne qu’elle connaissait déjà : "Entre 2008 et 2013, j'ai fait une thèse entre l'Université de Strasbourg et l'Université nationale Taras Chevtchenko de Kiev. C'est eux qui m'ont écrit avec une proposition d'aller avec la famille pour venir à Strasbourg."

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Mardi 29 mars, la scientifique ukrainienne a obtenu ses papiers lui permettant de travailler au sein de l’Institut des Neurosciences Cellulaires et Intégratives (INCI), un laboratoire de recherche du CNRS et de l’Université de Strasbourg. Son recrutement (6 000 euros en trois mois) a été financé par un fonds d'urgence alimenté par le ministère de la Recherche et de l'Enseignement. Il a été créé il y a un mois afin d'accueillir provisoirement ces scientifiques qui fuient leur pays envahi par la Russie et les soutenir financièrement. 

150 candidatures en un mois

L'accueil des universitaires ukrainiens est piloté par le programme Pause du Collège de France. Ce dispositif, créé en 2017 pour les chercheurs et les artistes en exil, a pu agir rapidement, se réjouit Laure Lohéac, la directrice exécutive : "Il s'agissait vraiment de répondre à l'urgence en s'adaptant vraiment au besoin, c'est à dire effectivement l'accueil immédiat des scientifiques qui fuient les bombes pour qu'ensuite on puisse les réintégrer dans le dispositif plus classique. C'était vraiment cette possibilité d'offrir un abri pour poursuivre leur vie professionnelle".

"C'est important, au-delà du traumatisme du départ, de pouvoir se reconstruire et se stabiliser ici."

Laure Lohéac, directrice exécutive du programme Pause

à franceinfo

À l’issu des trois mois, ces scientifiques ukrainiens auront la possibilité de prolonger leur présence en France, jusqu'à deux ans. Cela nécessitera une évaluation plus poussée de leurs travaux, de leurs projets. Mais, pour l’instant, Olga Gubar ne sait pas s’il elle souhaitera rester : "On est tous un peu perdus parce que oui, on voudrait bien rentrer, mais on ne sait pas si ça va se régler dans trois mois. C'est donc ça le problème, je crois". 

En un mois d’existence, le fond d’urgence a reçu près de 150 dossiers de candidatures, de quoi consommer tous les crédits alloués, y compris les 500 000 euros venus du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Le programme Pause est donc à la recherche de nouveaux financements, notamment du secteur privé.

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