Guerre en Ukraine : Moscou promet un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils

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Des civils à Marioupol, ville portuaire du sud de l'Ukraine, le 29 mars 2022. (LEON KLEIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Cette annonce du ministère russe de la Défense est à prendre avec prudence. "Pour l'heure, à Marioupol, la sécurité des couloirs n'a jamais été garantie", a déclaré mardi à "Libération" une porte-parole du Comité international de la Croix Rouge.

Ce qu'il faut savoir

La ville ukrainienne de Marioupol est encerclée par les forces russes et est presque totalement dévastée. Le sort de ses habitants inquiète depuis plusieurs semaines. Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi 30 mars l'instauration d'un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures (9 heures, heure de Paris) afin d'évacuer des civils. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporijia, selon le ministère. "Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge", a ajouté le ministère dans un communiqué. Cette annonce de Moscou est à prendre avec prudence. "Pour l'heure, à Marioupol, la sécurité des couloirs n'a jamais été garantie", a déclaré mardi à Libération (article abonnés) Lucile Marbeau, une porte-parole du Comité international de la Croix Rouge. Suivez notre direct.

Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge visé par des bombardements russes à Marioupol. C'est ce qu'a affirmé sur Telegram (en russe), Lioudmila Denisova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. "Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations concernant les victimes", a-t-elle poursuivi. Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée par l'armée russe depuis fin février. Moscou n'a pas réagi à ce sujet.

"Rien de prometteur" dans les négociations. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a estimé que les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul, mardi, n'ont donné lieu à aucune "percée".

Pas d'accalmie observée en Ukraine. Le chef de l'administration d'Etat régionale de Tchernihiv (nord de l'Ukraine), Vyacheslav Chaus, a déclaré que la réduction des activités militaires russes, promise la veille par Moscou après les pourparlers à Istanbul, n'avait pas été observée dans la zone. "Tchernihiv a été bombardée toute la nuit" avec de l'artillerie et des avions de l'armée russe, affirme le gouverneur de la région.

La haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU évoque "des crimes de guerre" commis par la Russie. Les attaques menées par les forcées armées russes "pourraient être des crimes de guerre", a lancé Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'Homme. Elle a usé du conditionnel par convention, les crimes de guerre devant être prouvés devant un tribunal. L'ancienne présidente du Chili n'a laissé aucun doute sur le fait qu'elle estime que la Russie est la principale fautive même si elle n'a pas totalement dédouané les forces ukrainiennes.

Les Américains sceptiques. Le porte-parole du ministère de la Défense américain, John Kirby, a émis des doutes mardi soir sur les intentions russes, après la promesse d'une réduction de l'activité militaire autour de Kiev et dans la zone de Tchernihiv. Il ne s'agit que d'un "repositionnement" de l'armée russe et non d'un "vrai retrait". "On verra s'ils tiennent parole", a également dit le président américain, Joe Biden, à des journalistes, peu après s'être entretenu avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien.