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Guerre en Ukraine : cinq signes qui montrent que la Russie prépare une nouvelle offensive

L'Ukraine s'attend à une nouvelle poussée des forces russes, près d'un an après le début de l'invasion de son territoire. En témoigne, notamment, l'intensification des combats sur le front est.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un soldat ukrainien à Bakhmout, le 9 février 2023. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Le conflit dure depuis un an, mais il semble loin d'être terminé. L'Ukraine craint même qu'une nouvelle étape de la guerre soit bientôt franchie. "Nous nous attendons à une possible offensive russe en février, par pur symbolisme", a ainsi déclaré le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, au début du mois. Deux dates importantes apparaissent au calendrier : le président russe Vladimir Poutine prononce son discours sur l'état de la Nation le 21 février, tandis que le 24 marquera le premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine. En attendant, de nombreux signes montrent que Moscou se prépare à une nouvelle offensive. Franceinfo vous les détaille ici.

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1 Les combats s'intensifient sur le front est

La Russie a récemment intensifié ses efforts militaires dans l'est de l'Ukraine, notamment grâce à l'organisation paramilitaire Wagner, selon l'Institut pour l'étude de la guerre* du ministère de la Défense britannique. La présidence ukrainienne a reconnu lundi une situation "compliquée" autour de Bakhmout, épicentre des combats dans la région. Après plusieurs mois marqués par des duels d'artillerie sans gains significatifs sur le terrain, les troupes russes ont progressé ces dernières semaines, notamment au nord de la ville, où elles ont capturé la ville de Soledar en janvier. L'armée russe a aussi revendiqué dimanche la capture du village de Krasna Gora, à proximité immédiate de Paraskoviïvka.

Moscou est également à l'offensive au sud de Bakhmout, autour de la petite ville de Vouhledar, visée depuis le début de l'invasion, car elle "est située à proximité d'un nœud ferroviaire desservant l'est et le sud occupé du pays", rappelle Libération (article abonnés). L'armée ukrainienne a en outre fait état lundi d'un "nombre de bombardements record" près de Lyman, plus au nord, ville qui avait été abandonnée par les Russes en octobre face à une puissante contre-offensive ukrainienne et où ils avaient échappé de peu à un encerclement.

"La situation sur la ligne de front, notamment dans les régions de Donetsk et Louhansk, reste extrêmement difficile. C'est littéralement une bataille pour chaque mètre de terre ukrainienne", a déclaré lundi le président Volodymyr Zelensky. Sous les bombes russes, les soldats ukrainiens résistent encore, mais jusqu'à quand ?

2 Moscou a bombardé des infrastructures énergétiques

Signe d'un redoublement de l'assaut russe, Moscou a mené vendredi une attaque "massive" avec des dizaines de missiles contre des sites énergétiques en Ukraine, selon Kiev. "L'Ukraine a perdu temporairement 44% de ses capacités de génération d'énergie nucléaire, 75% des capacités de ses centrales thermiques et 33% de celles de ses centrales de cogénération", a détaillé le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal.

Selon le ministère de l'Energie, des sites énergétiques ont été touchés dans six régions d'Ukraine, y compris celle de Kiev. Les dernières frappes russes d'ampleur remontaient à fin janvier, au lendemain de la décision des Occidentaux de livrer des chars lourds à l'armée ukrainienne.

3 L'Otan est lancée dans une course logistique

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a expliqué lundi à la presse craindre qu'une nouvelle offensive soit en réalité entamée, rapporte l'agence Reuters*. "Ce que nous observons, c'est que le président Poutine et la Russie veulent toujours contrôler l'Ukraine. Nous pouvons déjà observer la façon dont ils envoient plus de troupes et d'artillerie."

Une observation confirmée par l'armée ukrainienne. "Cela fait une semaine que l'attaque russe a commencé et nous nous attendons à ce que plus de troupes russes partent à l'offensive", a ainsi déclaré Taras Berezovets, un officier des forces spéciales ukrainiennes, au Financial Times*. Le journal note par ailleurs que Moscou a établi de nouveaux camps militaires près des villes russes de Voronezh et de Koursk, "exactement là où [la Russie] avait positionné ses troupes, il y a un an, juste avant l'invasion".

Le temps presse pour les Occidentaux, réunis mardi et mercredi à Bruxelles. Ils sont lancés dans une course logistique pour accélérer leurs livraisons d'armements et de munitions à l'Ukraine. "La priorité, l'urgence, est de fournir aux Ukrainiens les armements qui leur ont été promis pour maintenir leur capacité à se défendre", a insisté Jens Stoltenberg mercredi, alors que les discussions sur la possibilité d'envoi d'avions de combat se poursuivent. La veille, le secrétaire général de l'Otan s'était inquiété du fait que Kiev utilisait plus de munitions que l'Alliance atlantique n'en produisait actuellement.

4 Washington demande à ses ressortissants de quitter la Russie

L'inquiétude des pays occidentaux s'est renforcée ces derniers jours. Les Etats-Unis ont ainsi de nouveau demandé à leurs ressortissants présents en Russie de quitter immédiatement le pays, lundi, rapporte RFI. Washington avait formulé la même demande en septembre au moment de la mobilisation décrétée par Vladimir Poutine.

La France a quant à elle renouvelé, en début de semaine, sa demande aux ressortissants vivant en Biélorussie de quitter le territoire. Le pays est l'un des seuls alliés de Moscou et avait ouvert son sol à l'armée russe pour lui permettre de lancer l'invasion de l'Ukraine voisine.

5 La Moldavie dénonce des tentatives de déstabilisation de Moscou

Lundi, la présidente moldave, Maia Sandu, a accusé la Russie de vouloir renverser le pouvoir pro-européen en place à Chișinău. Le gouvernement a expliqué avoir eu accès à des documents interceptés par les services secrets ukrainiens. "L'objectif est de renverser l'ordre constitutionnel et de remplacer le pouvoir légitime de Chișinău par un pouvoir illégitime (...) dans le but de stopper le processus d'intégration à l'UE", a expliqué la cheffe d'Etat.

D'après elle, le Kremlin compte sur "l'implication de forces internes" et sur la possible arrivée de ressortissants russes, biélorusses, serbes et monténégrins sur le territoire. Ces accusations ont été démenties par Moscou.

*Les liens suivis d'un astérisque sont en anglais.

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