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Guerre en Ukraine : après l'explosion du pont de Crimée, la réponse du Kremlin attendue lors d'un conseil de sécurité sous haute tension

Après l'explosion du pont de Crimée, le comité d'enquête a dévoilé ses premières conclusions au président russe, qui a dénoncé une "attaque terroriste" fomentée par l'Ukraine. Des accusations qui sonnent donc comme le signal d'une annonce forte de la part du Kremlin.

Article rédigé par franceinfo
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Vladimir Poutine, lors d'un conseil de sécurité au Kremlin, en juin 2022. (Mikhail METZEL / SPUTNIK / AFP)

Quelle va être la réaction du Kremlin ? Le président russe Vladimir Poutine a accusé Kiev d'avoir commis un "acte terroriste" en organisant l'explosion qui a partiellement détruit samedi le pont de Crimée reliant la Russie à la péninsule annexée, suivie dans la nuit par des frappes russes meurtrières contre une ville ukrainienne.

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C'était la première réaction de Vladimir Poutine à l'explosion survenue samedi au petit matin, et qui constitue un nouveau revers majeur pour la Russie, au moment où ses forces sont en difficulté en Ukraine. Si l'armée ukrainienne et les services spéciaux de Kiev, le SBU, n'ont ni confirmé ni démenti leur implication, le président Volodymyr Zelensky s'est contenté d'ironiser dans une vidéo sur le temps "nuageux" qu'il faisait samedi en Crimée, en allusion à la fumée de l'incendie, "bien qu'il y faisait également chaud".

De nouvelles accusations

Des déclarations qui devraient tendre encore un peu plus l'ambiance autour de Vladimir Poutine, qui a convoqué son conseil de sécurité lundi 10 octobre. Cette rencontre entre responsables des forces de sécurité pourrait être l'occasion pour le Kremlin d'annoncer une réponse militaire à cet événement. Car, pour le Kremlin, l'attaque du pont aurait été fomentée par des agents des services de renseignement ukrainiens avec l'aide de citoyens russes et de ressortissants étrangers. Surprenantes, ces accusations réunissent tout ce que le Kremlin honnit en Ukraine et sonnent donc comme le signal d'une annonce forte à venir. Quelques minutes plus tôt, c'est un autre signal inquiétant qui avait été envoyé par les services de sécurité russes, le FSB : selon eux, l'Ukraine aurait multiplié les tirs sur le territoire russe ces derniers jours. Les services ne précisent pas s'ils parlent du territoire russe ou des territoires ukrainiens récemment annexés par Moscou. Mais ces accusations sonnent comme un second signal inquiétant.

Tout porte donc à croire que le conseil de sécurité convoqué par Vladimir Poutine pourrait faire l'objet d'une déclaration forte, une réponse à toutes les humiliations subies par l'armée et le pouvoir ces dernières semaines. Cette réunion-clé a donc un objectif clair : venger l'affront et entamer des représailles. De quoi donner du grain à moudre aux russes les plus bellicistes, qui depuis samedi appellent désormais Moscou à détruire notamment les infrastructures électriques ukrainiennes.

Un nouvel homme fort

Dans la salle, autour de Vladimir Poutine, un homme devra incarner les décisions à venir, un nouveau visage parmi les ministres, les responsables politiques et les représentants des forces de sécurité et de l'armée : Serguei Sourovikine. Ce général, qui désormais dirige la guerre en Ukraine, a été nommé quelques heures à peine après l'attaque du pont. C'est un homme connu pour sa brutalité, testée notamment en Syrie où il dirigeait les troupes russes en soutien à Bachar al-Assad.

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 "L'ennemi a cessé d'avoir peur, et il faut remédier à cela au plus vite", estimait dimanche un des correspondants de guerre de Russia Today, le média d'État. Pour autant, le Kremlin a fait savoir aux journalistes russes chargés de suivre l'actualité présidentielle que l'attaque du pont de Crimée n’entraînerait pas une utilisation d'armes nucléaires.

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