Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 12 décembre
Un sommet virtuel lundi, avant un sommet à Paris, mardi. Alors que les forces russes visent les infrastructures des services publics de base, en Ukraine, provoquant, entre autres, des coupures d'électricité affectant des millions de personnes en plein hiver, les discussions sur l'aide à fournir à Kiev se sont poursuivies, lundi 12 décembre. Au cours de leur sommet virtuel, les dirigeants du G7 se sont accordés sur la mise en place d'une "plateforme" chargée de "coordonner l'aide financière" à l'Ukraine, à la veille d'une conférence sur le même sujet à Paris, autour du président français Emmanuel Macron. Franceinfo rembobine le fil de cette nouvelle journée de conflit.
Une réunion du G7 consacrée à l'aide à l'Ukraine
Réunis en sommet virtuel, les dirigeants du G7 (Etats-Unis, Allemagne, Canada, France, Grande-Bretagne, Japon et Italie) ont décidé la mise en place d'une "plateforme" chargée de "coordonner l'aide financière" à l'Ukraine. "L'objectif est de construire rapidement cette plateforme avec la participation de l'Ukraine, des institutions financières internationales et d'autres partenaires", a expliqué en conférence de presse le chancelier allemand Olaf Scholz, comparant la reconstruction de l'Ukraine au plan Marshall mis en place par les Etats-Unis pour reconstruire l'Europe après la Seconde Guerre mondiale.
S'exprimant en visioconférence, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a quant à lui exhorté les pays du G7 à fournir plus d'armes et de gaz à l'Ukraine, au moment où la population de son pays est frappée par l'arrivée de l'hiver, souvent privée de courant et sans chauffage. "L'Ukraine a besoin de chars modernes", voudrait "de l'artillerie, des canons et des obus", ainsi que "des missiles de longue portée", a-t-il listé, selon des propos rapportés par la présidence ukrainienne.
Outre des armes, le président ukrainien a réclamé aux Occidentaux plus de gaz. Selon Kiev, 40% des installations nationales essentielles sont aujourd'hui endommagées à la suite de frappes russes. "Nous avons besoin d'un soutien supplémentaire, cet hiver. Nous parlons d'un volume d'environ deux milliards de mètres cubes de gaz qui doit être acheté en plus", a-t-il estimé. Enfin, il a proposé aux pays du G7 un "sommet de la paix mondiale" sur l'Ukraine.
Les autorités françaises mettent en garde les administrations contre des envois de colis piégés
Les autorités françaises mettent en garde les administrations et organismes d'importance contre d'éventuels envois de colis piégés comme ceux qui ont récemment visé des représentations ukrainiennes et des institutions politiques espagnoles. Entre le 24 novembre et le 1er décembre, six colis postaux piégés ont été envoyés à plusieurs organismes privés et étatiques implantés en Espagne, en lien avec le conflit entre l'Ukraine et la Russie, avec, à l’intérieur de ces paquets, des substances incendiaires ou explosives comme des balles de fusil d'assaut. Face à ces actes malveillants, le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), dépendant du Premier ministre, a adressé aux ministères une note pour les mettre en garde et indiquer les démarches à suivre si eux ou un organisme d'importance vitale dépendant de leur périmètre venait à recevoir de tels colis, a appris franceinfo, confirmant une information du Figaro.
Le porte-parole de la diplomatie ukrainienne avait annoncé que plusieurs représentations diplomatiques ukrainiennes en Europe avaient reçu des enveloppes "sanglantes" contenant des yeux d'animaux. Kiev avait alors dénoncé une "campagne planifiée de terreur" de Moscou.
De nouvelles frappes russes sur Kherson
Au moins deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans des bombardements russes "massifs" sur Kherson, grande ville du sud de l'Ukraine reprise par Kiev il y a un mois, a fait savoir le gouverneur régional. Selon Iaroslav Ianouchevytch, les troupes russes ont frappé un quartier du centre-est de Kherson. "Actuellement, il y a deux tués et cinq blessés", a-t-il écrit sur Telegram. Des ambulances se dirigeaient vers un autre quartier, également touché par les bombardements et où le nombre de victimes n'était pas connu dans l'immédiat, a-t-il ajouté.
Un responsable de l'occupation russe de Kherson blessé dans l'explosion de sa voiture
Vitaliï Bouliouk, premier vice-gouverneur de la région ukrainienne de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a été blessé lundi dans l'explosion de sa voiture. "Son état est stable, [la blessure est] d'une gravité modérée", a précisé à des journalistes le ministre régional de la Santé, Vadim Ilmiev, cité par l'agence de presse TASS. "Le conducteur de la voiture est décédé sur le coup", "une mine directionnelle a explosé, la voiture a été carbonisée", a-t-il détaillé, cité par l'agence de presse russe Interfax.
Le chef de l'autorité régionale de Zaporijjia, installé par Moscou, Vladimir Rogov, a de son côté affirmé sur Telegram que l'explosion avait eu lieu à Skadovsk, ville côtière le long de la mer Noire, à 70 km au sud de Kherson et du fleuve Dniepr, qui marque la ligne de front actuelle.
Olena Zelenska reçue par Brigitte Macron
Brigitte Macron a reçu à l'Elysée la Première dame ukrainienne, Olena Zelenska, à la veille d'une double conférence à Paris sur l'aide d'urgence à apporter à l'Ukraine et l'engagement des entreprises françaises dans la reconstruction du pays. "Elles ont fait un point sur l'opération Cigogne qui a permis l'accueil d'enfants ukrainiens souffrant d'un cancer en France et sur les 20 000 enfants scolarisés en France" depuis le début de l'intervention russe, le 24 février, a précisé à l'AFP l'entourage de Brigitte Macron. Les deux premières dames se rendront mardi dans une école du 3e arrondissement de Paris qui accueille des enfants de familles ayant fui la guerre, selon cette source.
"Elles ont aussi échangé sur la fondation que madame Zelenska a lancée" pour recueillir de l'aide humanitaire et permettre la reconstruction d'hôpitaux dans l'est de l'Ukraine, a précisé cette source.
Nestlé va investir 40 millions de francs suisses dans une nouvelle usine
Nestlé va investir 40 millions de francs suisses (40,5 millions d'euros) dans un nouveau site de production en Ukraine, à Smolyhiv dans l'ouest du pays, et ce, malgré la guerre, a annoncé le géant suisse de l'agroalimentaire. Avec son usine de Torchyn, cette nouvelle usine située dans la région de Volyn doit s'intégrer dans un pôle appelé à devenir un centre pour les produits culinaires de Nestlé, qui emploiera 1 500 personnes pour fournir le marché ukrainien et d'autres marchés européens, a précisé le groupe suisse dans un communiqué.
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