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Guerre en Ukraine : "C'était un long, un très long voyage", témoigne une famille de réfugiées arrivée en train à Paris

La France s'attend à accueillir jusqu'à 100 000 Ukrainiens dans les prochaines semaines. Beaucoup de femmes seules avec enfant qui souhaitent à terme rejoindre l'Espagne. Gare de l'Est, à Paris, elles sont aiguillées par des bénévoles de la Croix-Rouge.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un groupe de réfugiées ukrainiennes quittent la gare de l'Est, à Paris. Des navettes les attendent à l'extérieur afin de les conduire dans un centre d'accueil pour la nuit, samedi 12 mars 2022. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Voie 30, le train en provenance de Francfort entre en gare de l'Est, à Paris, samedi 12 mars. Au bout du quai, une équipe de la Croix-Rouge scrute les voyageurs qui descendent des wagons. Dans le flot, deux femmes et deux enfants habillés avec des doudounes et des bottes attirent le regard. Ce sont bien des réfugiées ukrainiennes ayant fui la guerre.

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Maria, une bénévole, leur demande de la suivre au point de regroupement, au centre de la gare. Irvina la suit en trainant une grosse valise. "Nous venons d’Irpin. C’était un long voyage, un très long voyage", dit l’adolescente, visiblement fatiguée. Olga, la traductrice, les prend en charge. Elle leur demande qu’elle est leur destination finale. L’Espagne répondent-elles. 

Aider les familles dans leur projet

La famille est emmenée dans une brasserie de la gare reconvertie en point d’accueil. Des dizaines d’autres ukrainiens sont déjà là. On leur offre des boissons, des snacks. Un vieux monsieur fatigué en béquille s’assoie sur une banquette mais ne veut pas enlever son sac à dos. C’est tout ce qu'il lui reste de sa vie là-bas, en Ukraine, et qu’il a pu sauver. Des interprètes font l’intermédiaire entre les bénévoles et ces familles épuisées.

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L’idée n’est pas que ces réfugiés restent à Paris, explique Celine Arcaro, responsable du dispositif Ukraine à la Croix-Rouge à Paris : "L'objectif, c'est de savoir ce qu'ils veulent faire. Est- ce qu'ils ont décidé de continuer leur parcours migratoire vers l'Espagne ou vers le Portugal ? Si oui, on va leur donner les informations pour savoir où ils peuvent aller chercher leur billet de train. Et l'objectif, c'est aussi de leur trouver des solutions pour dormir à Paris, le temps de transit."

Quatre nuits dans un bunker

Alona tient la petite main de sa petite fille Anita bien au chaud dans une petite combinaison de ski multicolore. La jeune maman ne veut pas rester en France. Elle aussi veut rejoindre l’Espagne où des amis l’attendent. Elle raconte qu’elle est très soulagée d’avoir quitté l’Ukraine mais est "effrayée par tous les bruits" : "J’ai passé quatre jours et quatre nuits sous terre dans un bunker. Il y avait des explosions sans cesse. Ma petite fille de quatre ans a appris le mot 'baba' pour explosion et dès qu’elle entendait ce mot elle comprenait toute seule qu’il fallait aller se cacher très vite. Tout est détruit là-bas."

"J’espère revenir en Ukraine un jour. Quand ce sera fini nous reviendrons et nous rebâtirons notre pays". 

Alona, réfugiée ukrainienne

à franceinfo

Alona passera la nuit dans un centre d'accueil à Paris avant de reprendre le train pour leur dernier stop en Espagne. Plus de 2.5 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, selon Haut-Commissariat des réfugiés de l'ONU. En France, le gouvernement anticipe l'arrivée de 50 000 à 100 000 personnes fuyant le conflit dans les prochaines semaines.

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