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Crise en Ukraine : quitter le pays ou rester, "on ne sait plus", témoigne le conseiller des Français de l'étranger

David Franck a demandé au ministre Jean-Baptiste Lemoyne d'activer une "cellule de crise" pour faire intervenir des militaires. "Eux, ils ont l'habitude. Nous, il y a les émotions qui sont mélangées", confie-t-il.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'aéroport de Kiev (Ukraine), le 14 février 2022. (STRINGER / SPUTNIK)

"On a la vision optimiste et pessimiste en même temps, on est confronté à deux sentiments qui ne vont pas ensemble. On ne sait plus", a témoigné samedi 19 janvier sur franceinfo David Franck, conseiller des Français de l’étranger en Ukraine alors que la France recommande à ses ressortissants de quitter le pays. Une décision qui a "surpris" le diplomate.

"Ça ne rentre pas dans mon petit cerveau"

"On est partagé entre le fait de ne pas tout savoir et le fait de voir des messages arriver pour nous dire de partir par nos moyens, par des vols commerciaux", relate David Franck. Il va lui-même rentrer en France en avion dimanche avec son fils et a avancé son départ alors qu'il prévoyait de partir mardi. "Ma femme va rester. On a des chiens, le problème ce sont les animaux", explique le conseiller des Français de l'étranger en Ukraine.

David Franck dit ne pas avoir peur pour son épouse car il ne croit pas "que Kiev sera bombardée. Ça ne rentre pas dans mon petit cerveau."

"Je ne peux pas croire que la folie de Poutine aille jusqu'à bombarder Kiev."

David Franck

à franceinfo

Le conseiller des Français de l'étranger en Ukraine se dit tout de même "inquiet, évidemment, mais pas plus que ça." Si un conflit éclatait, il serait "très localisé à l'Est", selon lui.

"Il faut laisser le choix à tous"

"En Ukraine, il y a deux types de Français", explique David Franck. "Il y a les expatriés, qui sont presque tous partis, et les migrants, comme moi, nous avons nos vies ici. Les migrants n'ont pas forcément les moyens de payer des billets d'avion. Ce sont généralement des retraités. Certains travaillent, d'autres pas." La décision de partir ou de rester en Ukraine est, selon lui, "très personnelle". "Il faut laisser le choix à tous. C'est ce que j'ai dit au ministre" chargé des Français de l'étranger Jean-Baptiste Lemoyne.

David Franck a également demandé au ministre "d'activer la cellule de crise". "Je voulais savoir quelles étaient les recommandations. Activer une cellule de crise, ça ne veut pas dire forcément évacuer. Mais ça veut dire faire venir des militaires sur place. Les militaires sont des professionnels. Eux, ils ont l'habitude. Nous, il y a les émotions qui sont mélangées. On ne sait pas quoi faire. Même l'ambassadeur ou la consule ne sont pas des professionnels de l'évacuation et ne savent pas quand il va falloir donner l'ordre ou pas."

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