"On part et puis c’est tout" : dans le Kent, le camp du "Leave", majoritaire, ne voit aucune raison de changer d'avis sur le Brexit
A Margate, une ville anglaise du Kent, le temps paraît long aux partisans du Brexit, un divorce avec l'Union européenne largement approuvé en 2016.
"On n’a rien fait du tout depuis le vote, on va même à reculons", lance Liam Franklin, mécanicien à Margate dans le Kent, où le choix en faveur du Brexit l'a emporté en 2016. De nombreux habitants de cette région du sud-est de l'Angleterre sont du même avis et n'attendent que la fin du feuilleton à rebondissements.
"On a voté pour partir, alors il faut partir", insiste Liam assis devant le garage pour une pause au soleil avec ses collègues. Tous ont voté le 23 juin 2016, tous sont du camp du "Leave" "pour qu’il y ait du changement, tout simplement", poursuit-il. Et ils n'ont pas changé d'avis.
Qu’attendez-vous maintenant ? "Une conclusion", répond Chris Warren, le patron du garage. Il estime que les raisons pour lesquelles il a voté en faveur de la sortie de l’Europe ne sont toujours pas entendues. "C’est à cause de l’immigration, parce que ce n’est pas juste. On paye des taxes et tous ces gens ont ce qu’ils veulent gratuitement, c’est pour ça qu’on a voté pour partir", argumente-t-il.
Un respect du vote réclamé
À la terrasse d’un pub, en front de mer, Karen Cole boit une bière avec son fils. Elle aussi a voté pour quitter l’Union européenne. Elle estime que le gouvernement fait exprès de laisser traîner les choses.
C’est comme si, maintenant, ils n’étaient plus contents de notre vote et qu’ils essayaient de le repousser indéfiniment pour ne pas que cela arrive.
Karen, une habitante de Margateà franceinfo
Et d’une certaine manière, elle ressent de la trahison de la part de la Première ministre : "Je pense que Theresa May est en train de mettre le pays sans dessus dessous, elle doit partir."
En jeu : la démocratie
Du côté de la jetée, les pêcheurs comme Arthur préparent leurs casiers. "C’est un peu comme le bug de l’an 2000, on avait très peur. Et il ne s’est rien passé. Mais je pense quand même qu’au final l’Angleterre va souffrir", dit-il. Tous ne sont pas aussi fatalistes. Brian veut que l’on respecte le vote du peuple : "Maintenant, tous les politiciens au Parlement nous disent qu’on ne peut pas partir sans un accord. Mais désolé, mais on a voté pour partir. On part et puis c’est tout." Sinon, selon ce charpentier, la démocratie en Angleterre n’existe plus.
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