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"Le gouvernement pourrait faire plus. Le pays a besoin de changement" : les Irlandais votent sur fond de crise sociale et de Brexit

Des élections législatives se déroulent samedi en République d'Irlande. Après la crise économique et une décennie d'austérité, beaucoup d'électeurs sont insatisfaits du bilan du pouvoir en place.

Article rédigé par Antoine Giniaux - Édité par Marina Cabiten
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Bâtiment du gouvernement irlandais, à Dublin. (BEN STANSALL / AFP)

La République d’Irlande vote samedi pour des élections législatives qui risquent de rebattre les cartes. Leo Varadkar, le chef du gouvernement sortant, est en chute libre dans les sondages notamment chez les 25-35 ans. La génération qui a connu la crise économique et dix ans d’austérité l’accuse d’avoir sauvé les banques, en sacrifiant les secteurs de la santé et du logement.

Son rendez vous de contrôle à l'hôpital, Patrick l’a attendu cinq mois. Cet électricien à la retraite n’a pas eu vraiment le choix. "Pour les opérations courantes, opération de la hanche ou du genou, ce genre de choses, vous pouvez attendre deux ans. Ce n’est pas juste." Un sentiment d’injustice qui s’est renforcé cet hiver, avec des urgences saturées. Rory fitzgerald est infirmier à Dublin, pour lui "le service public ne s’est pas vraiment remis de la crise boursière de 2010. Il y a un manque de financement. Le gouvernement pourrait faire plus. Le pays a besoin de changement."

"Évidemment qu'il y a de l'inquiétude !"

Ce changement, c’est aussi ce que demandent les habitants des maisons, au bord de la voie rapide et de la zone industrielle à l’ouest de la ville. C’est là que vivent Julie et Joan. "C’est un cauchemar ! Je suis sur la liste pour un logement social depuis 10 ans, je vis toujours chez ma mère. Et toi aussi Joan, tu es chez ta mère, non ?" Et Joan d'ajouter : "On a pas de garderie, aucune structure." Pour Julie, "c’est une honte."

Conséquence, les deux femmes assurent qu’elle voteront pour la première fois pour le Sinn Fein. L’ancienne vitrine politique de l’IRA, qui prône la réunification de l’ile, est en tête des sondages. Le parti promet de construire 100 000 logements, de geler les loyers, et de lutter contre les conséquences du Brexit. Conséquences qui pourraient aggraver la crise sociale analyse Michael Collins, le directeur de l’institut des affaires internationales et européennes. "Évidemment qu’il y a de l’inquiétude ! Nous avons réussi à nous extirper d’une situation catastrophique, on se rapproche du plein emploi, avec un budget à l’équilibre, et un très bon taux de croissance. Mais clairement ce n’est pas terminé."

On aurait vraiment préféré ne pas devoir gérer le Brexit en meme temps. La future relation avec Londres est d’une importance fondamentale pour l’Irlande.

Michael Collins

à franceinfo

Car le Royaume-Uni reste aujourd’hui le premier partenaire économique pour Dublin. Un retour aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avec des taxes et des contrôles douaniers  aurait un impact colossal sur le commerce.

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