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Brexit : les indépendantistes écossais mettent la pression sur Londres

Le SNP, parti national écossais au pouvoir, est réuni en congrès à Aberdeen depuis vendredi. Après l'enclenchement de la procédure du Brexit, il appuie pour un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse.

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nicola Sturgeon, Première ministre écossaise, le 17 mars 2017 lors d'un congrès du Parti national écossais à Aberdeen (MICHAL WACHUCIK / AFP)

"Arrogante", "sourde aux préoccupations des Écossais"... Les oreilles de Theresa May doivent siffler ce week-end. Le parti national écossais au pouvoir, le Scottish National Party (SNP), est réuni en congrès à Aberdeen depuis le vendredi 17 mars. Ces indépendentistes réclament un référendum sur la possibilité pour la nation semi-autonome de quitter le Royaume-Uni. La cause ? L'enclenchement de la procédure du Brexit et l'inquiétude sur l'issue des négociations de sortie avec l'Union européenne.

"La colère monte. Le gouvernement veut pousser l'Écosse hors de l'Europe avec un Brexit très dur, qui peut faire mal à l'économie écossaise", explique le député Paul Wheelhouse, ministre dans le gouvernement écossais. Nicola Sturgeon, la Première ministre de l'Écosse et patronne du SNP, a frappé un grand coup lundi en dévoilant son projet d'un nouveau référendum sur l'indépendance. En réponse, Theresa May a d'ores et déjà expliqué que ce n'était "pas le moment" de rappeler les Ecossais aux urnes.

Londres devrait rejeter la tenue d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse

En 2014, le non à l'indépendance écossaise l'avait emporté lors d'un premier référendum avec plus de 55% des voix. Mais "Theresa May se trompe terriblement quand elle pense que chez nous personne ne veut un autre référendum. Il y a une vraie demande, commente encore Paul Wheelhouse. En Écosse, lors du référendum sur le Brexit en juin, plus de 62% des gens ont voté pour rester en Europe."

Ce référendum sur l'indépendance sera officiellement demandé mercredi par le parlement écossais. Londres répondra probablement par la négative... et déclenchera "une crise constitutionnelle de grande ampleur", selon Christian Allard, député SNP. Car ce serait la première fois en 300 ans qu'un texte élaboré en Écosse n'est pas validé par le gouvernement  britannique.

Cela relève d'une incompétence totale de n'avoir pas compris les conséquences du Brexit pour le Royaume-Uni, pour l'Écosse, pour l'Irlande du Nord, pour le Pays de Galles et pour l'Angleterre.

Christian Allard

à franceinfo

Dans les deux camps, le risque est calculé. La menace écossaise de référendum est également un moyen de pression dans le bras de fer avec Londres. "Nous laissons toutes les options sur la table, acquiesce Alyn Smith, député européen et membre du SNP. C'est à Theresa May de voir si elle prend nos intérêts en compte. Si elle le fait, je soutiendrai le processus. Si elle ne le fait pas, le parlement écossais va surveiller étroitement ce qui va se passer."

Le gouvernement britannique a fait des promesses mirifiques. Et tout ce qu'on va avoir, c'est un désastre. Nous sommes en droit de vouloir défendre d'abord les intérêts des Écossais.

Alyn Smith

à franceinfo

En continuant à parler de l'unité nécessaire du Royaume-Uni, la Première ministre britannique cherche avant tout à laisser passer l'orage. Elle promet un programme "ambitieux", dit-elle, et "un avenir meilleur".

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