Brexit : ce que veulent les différents partis britanniques
Après avoir survécu de justesse à une motion de défiance, Theresa May a entamé un marathon de rencontres avec des dirigeants politiques de l'opposition pour tenter de trouver une sortie de crise.
Tous les scénarios sont ouverts, au Royaume-Uni, après le rejet massif, mardi 15 janvier, du projet d'accord sur le Brexit négocié par Theresa May et la motion de défiance à laquelle la Première ministre a survécu de justesse mercredi.
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Déterminée à "poursuivre le travail" et mettre en œuvre le résultat du référendum de juin 2016, lors duquel les Britanniques avaient voté à 52% pour quitter l'Union européenne, Theresa May a entamé des discussions avec l'opposition. Elle a rencontré plusieurs dirigeants à l'exception notable de Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste. Report de la sortie de l'UE, organisation d'un second référendum... Voici ce que veulent les différents partis.
Les conservateurs affichent leurs divisions
Si 196 députés conservateurs ont voté en faveur du projet d'accord sur le Brexit négocié par Theresa May, 118 ont voté contre. Le propre camp de la cheffe du gouvernement britannique avance donc divisé. Parmi les opposants de la Première ministre, on compte les partisans d'un Brexit dur, comme Jacob Rees-Mogg, qui estime qu'il "vaut mieux une absence d'accord qu'un mauvais accord". Il reste aussi une minorité de Tories favorables au maintien dans l'Union européenne, comme Kenneth Clarke, Anne Soubry ou Nicky Morgan, qui sont eux partisans d'un nouveau référendum.
Les Nord-Irlandais du DUP refusent l'éventualité de rester dans l'union douanière
La totalité des députés unionistes nord-irlandais du DUP, qui assurent une majorité à Theresa May au Parlement et l'ont sauvée de la motion de défiance dont elle a fait l'objet, ont voté contre l'accord que la Première ministre britannique a présenté. Le DUP veut voir disparaître le "filet de sécurité" ("backstop" en anglais) prévu dans l'accord de sortie de l'Union européenne, un dispositif que le parti accuse de menacer l'intégrité politique et économique du Royaume-Uni.
Cette option de dernier recours prévoit la mise en place d'une union douanière entre le Royaume-Uni et l'UE pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, si aucune autre solution n'est trouvée à l'issue de la période de transition, prévue pour durer jusqu'à fin 2020. De nombreux députés craignent que cela n'arrime leur pays à l'Europe indéfiniment.
Les travaillistes ne sont pas encore décidés
Après l'échec de la motion de défiance qu'il a déposée contre Theresa May, Jeremy Corbyn, le leader du parti travailliste, a décliné l'invitation de la Première ministre à participer à des discussions multipartites sur le Brexit, et ce tant que l'éventualité d'un Brexit sans accord n'aura pas été écartée par l'exécutif.
Depuis le référendum de juin 2016, cet eurosceptique a entretenu l'ambiguïté face au Brexit, dans un parti aux députés très majoritairement europhiles. Jeremy Corbyn a précisé au fur et à mesure sa position, appelant à un accord de retrait qui maintienne l'union douanière avec l'UE et améliore les droits des travailleurs.
Maintenant que des législatives anticipées sont écartées, le leader du Labour affirme que "toutes les options [restent] ouvertes", dont une nouvelle consultation populaire. Reste à choisir entre toutes les options possibles, et ce choix pourrait s'avérer déterminant : qu'il décide de soutenir un Brexit "doux", un deuxième référendum ou une nouvelle version de l'accord de Theresa May, l'option retenue aurait toutes les chances d'être entérinée.
Tous les autres partis plaident pour un second réferendum
Le Parti national écossais (SNP), les Libéraux-Démocrates, le parti nationaliste gallois Plaid Cymru et les écologistes britanniques veulent tous un second référendum, et pressent le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn de soutenir pleinement cette option. "Ces discussions transpartisanes ne peuvent pas porter sur des changements cosmétiques à son accord, qui a déjà été rejeté. Nous devons discuter de vraies alternatives et un deuxième référendum doit être sur la table", a plaidé le député écossais Ian Blackford après sa rencontre avec Theresa May.
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