L'Europe affaiblit le Premier ministre britannique dans son propre camp

Les députés britanniques ont repoussé, lundi 24 octobre, la proposition d'un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union européenne (UE). Le vote au Parlement était purement consultatif, et la motion n'avait aucune chance d'être adoptée. Cependant, 82 conservateurs sur les 646 députés que compte la chambre ont tout de même voté pour, allant à l'encontre de la consigne du Premier ministre, David Cameron.

Ce débat parlementaire révèle une importante scission au sein du Parti conservateur de David Cameron. Cette rébellion, sans précédent, constitue une défaite politique pour le Premier ministre britannique, arrivé au pouvoir il y a 17 mois.

Les arguments des promoteurs de cette motion

"L'avenir de la Grande-Bretagne réside dans les pays émergents tels que la Chine, l'Inde et les nations d'Amérique latine", pas dans "l'UE rétrograde" qui promeut "le business inefficace et les agriculteurs français", a plaidé le député conservateur Philip Davies.

"Ne refusez pas aux Britanniques le droit de répondre à la question au prétexte que vous redoutez leur réponse", a plaidé un autre conservateur, David Davies, qui pouvait s'appuyer sur un sondage récent assurant que 66% des Britanniques souhaitent un référendum sur cette question.

La défense de David Cameron 

"Lorsque la maison de vos voisins brûle, votre premier réflexe devrait être de les aider à éteindre les flammes, au moins pour empêcher les flammes de se propager à votre propre maison", a rétorqué Premier ministre britannique aux eurosceptiques de son propre camp.