JO de Sotchi : la Russie avoue du retard dans les travaux
La construction de nombreux sites pour les jeux Olympiques d'hiver de 2014 est à la traîne sur le calendrier. L'évenement est censé redorer le blason de la Russie à l'étranger.
Les autorités russes le reconnaissent pour la première fois : ça traîne. Les travaux en vue des jeux Olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi (sud-ouest de la Russie) ont pris du retard, rapporte vendredi 13 janvier le quotidien Vedomosti. Dans son rapport annuel transmis jeudi à la Douma, chambre basse du Parlement russe, la Cour des comptes russe révèle que la construction de 76 sites olympiques sur 393 au total est à la traîne sur le calendrier.
Jusqu'à présent, Moscou assurait que l'agenda de ce méga-projet, dans lequel le Premier ministre russe Vladimir Poutine s'est personnellement impliqué, était respecté. Cependant, des doutes étaient régulièrement émis sur la capacité de la Russie à finir à temps ce chantier capital pour l'image du pays.
70 000 ouvriers sur le chantier
"Le rythme des travaux est malheureusement inégal en raison de problèmes de financement, d'autres problèmes, dont les délais de conception, et dans certains cas, il s'agit d'une mauvaise organisation des travaux", a déclaré lors d'une précédente réunion le président Dmitri Medvedev avant qu'elle ne soit fermée aux médias.
Selon Vedomosti, les problèmes les plus sérieux concernent la piste de bobsleigh et le grand stade où doit avoir lieu la cérémonie d'ouverture des JO, qui doivent être construits par la société publique Olimpstroï. Les essais sur la piste de bobsleigh ont été reportés à mars, tandis qu'il a été proposé de revoir la conception du toit semi-ouvert du stade. Lors d'une réunion, il a été proposé de faire passer de 56 000 à 70 000 le nombre d'ouvriers sur les chantiers et il a été décidé de mettre fin à la construction du nouveau port de Sotchi.
Soupçons de corruption
La construction envisagée d'une grande centrale électrique pourrait elle aussi être annulée. Face à ce problème inquiétant, Medvedev a chargé Poutine de "prendre des mesures pour renforcer la responsabilité des organisations, de leurs propriétaires et dirigeants qui ne remplissent pas à temps les obligations prévues dans les contrats publics" d'ici le 15 février, selon une directive du Kremlin publiée vendredi sur son site.
Un responsable gouvernemental a confirmé que la plupart des sites sportifs construits par les entreprises privées étaient prêts à 85-95 %, tandis que les infrastructures qui sont reliées à Olimpstroï ne le sont qu'à 20-30 %. Olimpstroï, conglomérat public créé en 2007 pour ces JO, a été par le passé soupçonné dans plusieurs affaires de corruption.
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