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"C'est un problème politique" : polémique au Portugal face au manque de moyens pour lutter contre les incendies

Alors que des incendies ont fait 41 morts au Portugal selon un bilan réactualisé mardi, la polémique enfle dans le pays quant aux moyens mis en œuvre pour prévenir ces feux de forêts et lutter contre eux.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un pompier lutte contre les flammes à Cabanoes, près de Lousa (Portugal), le 16 octobre 2017. (REUTERS)

Les incendies qui touchent le Portugal depuis dimanche 15 octobre ont fait au moins 41 morts et 71 blessés, selon le dernier bilan dressé par les autorités portugaises. Trois jours de deuil national ont été décrétés. Quatre mois après l'incendie le plus meurtrier de l'histoire du Portugal, qui avait fait 64 morts en juin dernier, cette série exceptionnelle d'incendies fait polémique. 

En effet, des voix s'élèvent pour affirmer que ces drames pourraient être évités. Une commission d'experts indépendants a publié, jeudi dernier, le résultat de l'enquête sur les causes de la vague d'incendie de juin dernier. Ce rapport souligne des manquements persistants dans la prévention des feux de forêt et leur gestion une fois qu'ils sont déclarés. Ces failles sont perceptibles sur le terrain, notamment depuis dimanche avec les nouveaux feux qui touchent le pays.

Pas de débroussaillage et présence d'eucalyptus

Deux spécificités portugaises permettent d'expliquer l'ampleur des incendies qui se déclenchent dans le pays. Tout d'abord, les villages sont construits à la lisière des forêts et les populations entretiennent mal leurs parcelles, notamment en débroussaillant peu. Ensuite, l'eucalyptus est très présent dans la nature au Portugal, une plante extrêmement inflammable. Laura l'a d'ailleurs constaté dans son jardin, dimanche, à Castello de Paiva, à l'est de Porto.

C'était l'enfer. En cinq minutes, le feu était juste ici. C'était comme des boules de feu qui volaient dans l'air. On a cru qu'on allait mourir dans cet incendie.

Laura, une Portugaise qui habite à Castello de Paiva

à franceinfo

Dans cette zone montagneuse, située à une heure de route de Porto, 80% du massif est parti en fumée en 48 heures, un triste record. Pour Victor Oliveira, agent de l'Office de la vigilance en forêt, il y a un seul responsable : les hommes politiques portugais. "C'est un problème politique, c'est culturel au Portugal. Ils ont toujours des plans pour la prévention, la préservation mais c'est que de la théorie, ils ne passent jamais à la pratique ils ne font jamais rien."

Services de protection civile qui ne se rendent pas compte qu'un de leur hélicoptère est toujours cloué au sol, des pompiers qui demandent leur chemin à des riverains car leur téléphone ne marche pas... Le rapport à charge des experts indépendants à un but : ne pas revivre de nouveau de tels drames.

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