Cet article date de plus de sept ans.

Incendies au Portugal : sur la "route de la mort", des cendres et des larmes

Un millier de pompiers continuent de lutter contre le feu de forêt qui ravage depuis samedi le centre du Portugal, où 64 personnes au moins, dont un Français, ont été tuées. Franceinfo s’est rendue dans les villages les plus touchés en empruntant la route ravagée par l’incendie.

Article rédigé par Elise Delève, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L’incendie a tué une dizaine d’habitants de Pobrais, soit un tiers de ce petit village. (PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)

L’incendie qui ravage le centre du Portugal se poursuit : à son troisième jour, il aura emporté la vie de 64 personnes, dont un Français. Plus de 1 000 pompiers sont au front : la France et l’Espagne ont envoyé des avions bombardier d'eau qui, lundi 19 juin au soir, effectuaient encore des rotations. Elise Delève, l’envoyée spéciale de franceinfo, s’est rendue dans les villages les plus touchés en empruntant la route ravagée par l’incendie. 

"Comme des bombes remplies de feu"

Rouler sur cette petite route de montagne, entre Figueiró dos Vinhos et Castanheira de Pera, c’est monter doucement vers l’épicentre de la catastrophe. Au départ, la forêt se perd dans la fumée, puis les arbres calcinés se détachent sur l’horizon. La route, elle, se noircit, et l’on aperçoit les premières voitures brûlées.

Incendies au Portugal : sur la "route de la mort", des cendres et des larmes

Lourdes balaye les cendres amassées devant son restaurant. Elle estime être une "miraculée". "Cela ressemblait à un volcan, témoigne-t-elle. Et comme des bombes remplies de feu. Des pommes de pin tombaient violemment sur le store. Je suis étonnée qu’il n’ait pas explosé sous la chaleur." Lourdes n’a rien perdu dans l’incendie, mais un peu plus loin, Arminda a les larmes aux yeux. "On n’a pas réussi à protéger le garage, soupire-t-elle, la gorge serrée. Les flammes l’ont dévoré. Je suis rentrée dès que le feu s’est calmé. Mais depuis, je n’arrive plus à dormir ici." 

Un tiers du village est mort dans l’incendie 

La route devient de plus en plus escarpée et les maisons sont de plus en plus marquées. À Pobrais, dernière arrêt, le village est en deuil. "Cela a commencé à brûler là-bas, montre Georgina, 76 ans. C’est là que mon cousin est mort. Là-bas, dans cette maison, quatre personnes sont mortes. C’est triste. Quand ils ont vu le feu, ils ont décidé de partir d’un coup." La famille sera prise au piège quelques kilomètres plus tard. Trois autres familles du village suivront la même route, piégées par les flammes.

L’incendie a tué une dizaine d’habitants de Pobrais, soit un tiers de ce petit village. Certains habitants reprochent aux autorités de ne pas avoir bloqué la route pour empêcher les gens de partir. Le fils de Georgina, venu soutenir sa mère lundi, estime que ces incendies, fréquents au Portugal pourraient être évités. Il faudrait pour cela nettoyer les forêts et donc investir de l’argent. Et le Portugal, lui, ne semble pas encore prêt à s'y résoudre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.