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Hongrie: le Parlement inflige un camouflet à Viktor Orban sur les migrants

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a échoué à faire inscrire sa politique hostile aux migrants dans la Constitution. En octobre, son référendum a été invalidé pour participation insuffisante.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le premier ministre hongrois Viktor Orban  (ATTILA KISBENEDEK / AFP )

Deux échecs en un près d’un mois pour le Premier ministre hongrois qui comptait sur le Parlement pour faire asseoir sa politique restrictive sur les migrants. Le parti Fidesz de Viktor Orban, qui essuie un camouflet législatif sans précédent depuis son retour au pouvoir en 2010, a manqué de deux voix la majorité des deux tiers nécessaire pour faire passer cet amendement rendant illégale, en droit hongrois, la «relocalisation» par l'UE de réfugiés en Hongrie.

131 voix au lieu de 133. Le Premier ministre hongrois n’a pas réussi à obtenir le soutien des députés de gauche et d’extrême droite Jobbik pour la révision constitutionnelle. Le texte prévoyait notamment de rendre inconstitutionnelle en droit hongrois les relocalisations de migrants dans le pays dans le cadre de quotas européens de l'UE. Favorable sur le principe à la mesure, le Jobbik avait conditionné son soutien à la suppression par le gouvernement d'un régime de permis de résidence accordé depuis 2013 aux riches investisseurs extra-européens, un infléchissement que le Premier ministre a refusé.

Répartition par nationalités des réfugiés et migrants arrivés en Europe de janvier à septembre 2016. (OIM (Office Internationale des Migrations))

Depuis 2013, la Hongrie a émis plus de 10.000 obligations d’Etat, d’une valeur nominale de 300.000 euros, ouvrant droit à un permis de résidence et à la possibilité de voyager au sein de l’espace Schengen. La plupart d’entre elles ont été acquises par des Russes, des Chinois et ressortissants de pays du Moyen-Orient. Le Jobbik estime que ces dérogations représentent une brèche en faveur de l'immigration ainsi qu'un danger potentiel pour la sécurité de l'Etat, puisque de «riches terroristes», selon ce parti, peuvent virtuellement en bénéficier.


 

Lors du vote auquel n’ont pas pris part les députés Jobbik, des élus du parti d'extrême droite ont brandi une banderole portant l'inscription: «Le traître, c'est celui qui laisse entrer les terroristes contre de l'argent.» La Hongrie est censée accueillir près de 2.000 migrants en vertu du plan européen de répartition de 160.000 personnes, adopté en 2015 pour soulager les pays d'arrivée des migrants en Europe, la Grèce et l'Italie.

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