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En Norvège, les animaux vont avoir leur police

Le gouvernement conservateur de Mme Erna Solberg a décidé fin avril 2015 de mettre sur pied une unité spécialisée dans la lutte contre les violences faites aux animaux. La brigade baptisée dyrepoliti («police des animaux» en norvégien) sera chargée de faire respecter le droit des bêtes et de les protéger. Une initiative qui a peu de précédents dans le monde.
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un chien de traîneau husky en Norvège, dans l'archipel de Svalbard. (Louise Murray / Robert Harding Premium / Robert Harding / AFP)

Dans un premier temps, une équipe composée d'un enquêteur, d’un juriste et d’un coordinateur sera mise en place au sein de la police du comté du Sor-Trondelag, situé à l'ouest du pays. L’expérience devrait durer trois ans avant d’être éventuellement généralisée au pays tout entier.

«Il est important que l'on s'occupe de nos animaux, qu'ils  jouissent des droits dont ils disposent, et qu'il y ait un suivi quand des enfreintes à la loi sont commises à leur encontre, eux qui sont souvent sans défense», explique la ministre de l'Agriculture, Sylvi Listhaug.

Défendre les animaux pour prévenir la violence contre les humains
Cependant, le but est plus large. S’appuyant notamment sur une analyse publiée en 2007 par l’Institut de criminologie de l’université de Cambridge, la ministre ajoute que le lancement de cette police spéciale «peut aussi contribuer à la prévention contre la criminalité et les attaques contre les personnes puisque les études montrent qu'une partie de ceux qui commettent des crimes et délits contre les animaux le font aussi contre d'autres personnes». La publication de Cambridge note par exemple que l’histoire personnelle de tueurs en série indique qu’ils ont pour la plupart été cruels avec les animaux dans leur enfance.

Alors que dans le monde, seuls les Pays-Bas et la ville de Stockholm, la capitale suédoise, ont déjà mis en place des projets similaires à plus ou moins grande échelle, l'initiative est vivement saluée par les défenseurs de la cause animale norvégiens. «Le processus consistant à prendre au sérieux les violences contre les animaux est engagé», se félicite Siri Martinsen, responsable de l'ONG Noah.

Peu de plaintes pour l'instant
Timidement certes, mais régulièrement, il est de plus en plus admis que les animaux sont des êtres doués de sensibilité et qu'il est du devoir des pouvoirs publics de faire respecter leurs droits. En 2013, l'éthologue Boris Cyrulnik publiait l'ouvrage Les animaux aussi ont des droits, une bonne base de réflexion sur le statut des bêtes.
 
En 2014, seules 38 plaintes ayant trait à des violences contre des animaux ont été déposées auprès de la police norvégienne, selon la radiotélévision NRK. Dans la législation nationale, ces violences sont passibles de peines allant jusqu'à trois ans de prison. Avec le lancement de la nouvelle brigade, les autorités espèrent que les témoins de maltraitance seront encouragés à se manifester.



 
 
 

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