Cet article date de plus de huit ans.

Crash du vol d'EgyptAir : quels sont les scénarios envisagés pour expliquer le drame ?

Au lendemain de la disparition de l'avion, aucune hypothèse ne se détache pour expliquer le drame.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Un navire de l'armée égyptienne, le 20 mai 2016 en mer Méditerranée. (AFP)

Pourquoi le vol MS804 d'EgyptAir a-t-il disparu ? Plus de 24 heures après le drame, alors que l'armée égyptienne annonce avoir retrouvé les premiers débris de l'avion, le mystère reste entier autour des causes de l'accident. "Toutes les hypothèses sont examinées, mais aucune n'est privilégiée, car nous n'avons absolument aucune indication sur les causes", a déclaré vendredi matin le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault.

>> Suivez les dernières informations sur le crash en direct

En attendant que les boîtes noires soient retrouvées, francetv info passe en revue les différents scénarios sur la table.

Une défaillance technique

Une défaillance technique n'est pas exclue, malgré l'absence de signal de détresse de la part des pilotes et le fait qu'EgyptAir soit une compagnie respectable. "Aucune hypothèse n'est écartée", qu'il s'agisse d'un "accident" ou d'un "acte terroriste", selon le président François Hollande et les autorités égyptiennes. 

Les experts ne privilégient cependant pas ce scénario. "Un ennui technique majeur, l'explosion d'un moteur, une explosion à bord (...) semble peu probable", estime Gérard Feldzer, en précisant que l'A320, livré en 2003, était "relativement récent". Il s'agit d'"un avion moderne, l'événement s'est produit en croisière [en plein vol] dans des conditions extrêmement stables", souligne Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau français d'enquêtes et analyses (BEA). 

Le précédent. Le 1er juin 2009, le vol AF447 d'Air France Rio-Paris s'abîme dans l'océan Atlantique, avec 228 personnes à bord. L'enquête a démontré que le givrage des sondes Pitot, à laquelle les pilotes ont mal réagi, a précipité la chute de l'avion.

Un "suicide" des pilotes

L'hypothèse d'un geste suicidaire d'un des deux pilotes est également sur la table. Peu d'informations ont filtré sur les deux hommes aux commandes de l'Airbus. La compagnie égyptienne a simplement déclaré que le commandant affichait 6 275 heures de vol au compteur, dont 2 101 sur ce modèle d'avion. 

Le précédent. Le 24 mars 2015, le vol GWI18G s'écrase dans les Alpes françaises. Profitant d'une pause du commandant de bord, son copilote, Andreas Lubitz, a précipité l'avion contre la montagne. L'enquête a démontré qu'il était dépressif.

Un attentat

C'est l'hypothèse privilégiée par les autorités égyptiennes. Tout en restant extrêmement prudent, le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé, jeudi, que cette situation pouvait "laisser penser que la probabilité (...) d'une attaque terroriste est plus élevée que celle d'une défaillance technique" pour expliquer sa disparition. "Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives", a précisé Chérif Fathy à l'AFP.

"S'il n'y a pas eu d'appel de détresse, c'est que l'incident a été extrêmement violent, très soudain", indique à francetv info Bertrand Vilmer. Une bombe, dissimulée avant le départ ou introduite par un passager, a pu exploser pendant le vol. Trois enquêteurs français et un conseiller technique d'Airbus ont été dépêchés au Caire pour participer à l'enquête sur les causes du crash. Des vérifications sont en cours à Roissy, l'aéroport de départ.

Le précédent. Le 31 octobre 2015, un avion de la compagnie russe Metrojet explose au-dessus du Sinaï, peu après son départ de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, avec 224 personnes à bord. La branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI) avait revendiqué l'attentat, en indiquant avoir introduit à bord une petite bombe, sous la forme d'une canette de soda. De même que pour le Paris-Le Caire, le pilote n'avait pas eu le temps d'émettre le moindre message de détresse.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.