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Détournement d'un avion vers Genève : l'aviation suisse est restée clouée au sol

L'appareil éthiopien détourné par son copilote a été escorté par des avions de chasse italiens et français.

Article rédigé par franceinfo
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Des policiers suisses évacuent les passagers d'un avion d'Ethiopian Airlines détourné vers Genève (Suisse), le 17 février 2014.  (RICHARD JUILLIART / AFP)

Le détournement d'un avion de ligne éthiopien vers la Suisse par son copilote, lundi 17 février, révèle un étrange particularisme helvète. Contrairement à la procédure en vigueur dans de nombreux autres pays, aucun avion de chasse suisse n'a décollé pour escorter l'appareil détourné vers un aéroport, afin de le forcer à y atterrir, affirme Le Matin.

Les autorités suisses ont bien été informées du détournement, dès 4h30 du matin, et les F/A 18 suisses étaient bien prêts à décoller. Mais il était trop tôt, et les avions militaires sont restés sur le tarmac. Car, les forces aériennes suisses ne sont pas opérationnelles la nuit et les week-ends. Comme certaines administrations, l'armée de l'air suisse n'est "ouverte" que de 8 heures à 12 heures et de 13h30 à 17 heures en semaine.

Victime des restrictions budgétaires

"Nous n’avons pas les moyens d’assurer un service de piquet 24 heures sur 24", reconnaît Laurent Savary, porte-parole des Forces aériennes helvètes. Compte tenu des restrictions budgétaires et de personnel, explique-t-il encore, la Suisse a passé "des accords avec les pays voisins pour assurer la police aérienne en dehors des heures d’ouverture de [ses] aérodromes militaires"

Le vol Addis-Abeba - Rome n'est donc pas resté sans escorte. Le Boeing  767 d'Ethiopian Airlines a été accompagné par deux chasseurs Eurofighter de l'armée italienne dans l'espace aérien italien. Ensuite, deux Mirage 2000 de l'armée française ont pris le relais dans l'espace aérien français, jusqu'à Genève-Cointrin, où l'appareil détourné a atterri à 6h02. 

Cette disposition soulève cependant un problème de taille. "Les appareils français peuvent accompagner un appareil suspect ou le forcer à atterrir en Suisse, mais pas question de l'abattre, c'est une question de souveraineté nationale", précise le porte-parole. Le Matin en conclut donc que, si le pirate de l’air avait décidé de se crasher sur Genève, rien n'aurait pu empêcher le drame.

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