Cet article date de plus de huit ans.

Des islamistes soupçonnés d'avoir infiltré le parti Vert suédois

Une tempête médiatique et politique sévit autour de la démission de deux politiciens musulmans à Stockholm: un député suppléant, Yasri Khan, et le ministre du Logement, Mehmet Kaplan, tous deux membres des Verts suédois. Lars Nicander, de l’université suédoise de la Défense nationale, affirme que des islamistes ont infiltré ce parti ouvertement féministe.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre du Logement suédois à Ankara, en Turquie, le 18 novembre 2014.  (HENRIK MONTGOMERY / SCANPIX SWEDEN / AFP)

Lars Nicander affirmait récemment dans la presse suédoise que «des individus proches des Frères musulmans, gagnent apparemment de larges appuis dans le parti Vert». Le 22 avril 2016, il expliquait à la télévision suédoise que plusieurs membres des Verts avaient été vus faisant le signe des Frères musulmans, avec quatre doigts en l’air, rapporte Le Monde.

La polémique politico-médiatique a commencé, le 18 avril, quand Mehmet Kaplan, ministre Vert du Logement, a annoncé qu’il démissionnait. Les détracteurs de ce militant antiraciste et musulman pratiquant lui reprochaient ses liens avec des représentants du président turc, Recep Tayyip Erdogan, ou ses contacts avec des mouvements turcs d’extrême droite, souligne le journal.

En refusant de serrer la main d’une journaliste de TV4, quelques jours plus tard, au «nom de sa foi», un autre Vert suédois, Yasri Khan, candidat au comité directeur du parti, a relancé la polémique. M.Khan a justifié son attitude, estimant «vraiment intime» le fait de toucher la main d'une femme.


«Cirque médiatique»
Egalement à la direction de l'organisation Musulmans suédois pour la paix et la justice, l'élu vert n’a donné aucune explication à sa décision de quitter «toutes ses fonctions». Dans une tribune publiée sur le site d’information Nyheter24, il se demande «si dans le climat sociétal qui règne aujourd’hui, la politique est véritablement faite pour (lui) et s’(il) veut servir de clown au cirque médiatique».



De plus, sa démission intervient alors qu’une vidéo de 2009 refait surface, selon l'AFP. M.Khan y dénonçait les «ressemblances» entre les persécutions des juifs dans l’Allemagne nazie et le traitement des Palestiniens par Israël.

Tout en reconnaissant prendre très au sérieux les affirmation de M.Nicander, la direction des Verts a réagi: «Etre musulman pratiquant et engagé politiquement ne signifie pas être islamiste.» Autre réaction, tentant d'aténuer la tempête autour de ces affaires, celle d'un éditorialiste du Dagens Nyheter: «Le parti peut être infiltré de forces islamistes, mais, jusqu'ici, il n'y a pas de preuves, si ce n'est des indications comme une poignée de main refusée».

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.