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Brexit : la France veut fixer des limites aux discussions

Après les propositions de Bruxelles à David Cameron pour éviter la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, la France fixe ses lignes rouges. Le respect du cadre des traités européens actuels et la non interférence de la Grande-Bretagne dans la zone euro.
Article rédigé par franceinfo
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  (François Hollande fixe ses limites dans ces discussions entre l'Europe et la Grande-Bretagne © MaxPPP)

Après la présentation des propositions de réforme de l'UE visant à répondre aux demandes de Londres, la réponse de la France n'a pas tardé. Elle fixe des limites sur deux points : "On doit rester dans le cadre des traités actuels au niveau européen et il ne peut pas y avoir d'interférence des pays hors zone euro sur des pays dans la zone euro"  a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en conseil des ministres. Le chef de l'Etat, François Hollande, a pour sa part ajouté que la France était "*pour que des solutions soient trouvées mais que sur ces deux points, c'est la ligne que fixe la France

dans ces discussions entre l'Europe et la Grande-Bretagne".*

Cameron, défenseur d'une UE "réformée"

De son côté, David Cameron se dit satisfait du projet d'accord censé empêcher la sortie du Royaume-Uni de l'Union. Dans un discours solennel devant le Parlement britannique, mercredi, il a appelé les députés à rester dans une UE réformée.

Mais il va encore devoir convaincre ses compatriotes, notamment les plus grands partisans du Brexit. Le dirigeant britannique devra se montrer convaincant avec les eurosceptiques farouches de son propre camp.

Car même si Cameron semble avoir persuadé sa ministre de l'Intérieur Theresa May, au moins quatre ou cinq ministres pourraient faire campagne pour une sortie de l'UE. A Strasbourg, dans le camp eurosceptique, le député européen Nigel Farage, chef du parti britannique anti-immigration Ukip, a jugé ce préaccord "vraiment pitoyable".

Un accord indispensable

Quoi qu’il en soit, un accord est en vue au prochain sommet européen dans deux semaines. Le référendum britannique sur l’appartenance à l’UE pourrait avoir lieu dès cet été. Il reste encore deux semaines de négociation, mais selon toute vraisemblance, les 28 pays membres devraient s’entendre.

Un accord européen en février permettra ainsi d’organiser le référendum dès cet été, on parle déjà de la date du 23 juin.

David Cameron sera donc parvenu à ses fins : il aura obtenu des concessions de Bruxelles pour réformer l’UE. Parmi les principales mesures, une limitation des aides sociales afin de réduire l’immigration européenne et un pouvoir renforcé pour les Parlements nationaux qui pourront s’unir pour rejeter une loi européenne.

La fin de l’histoire, en revanche, reste à écrire. Les Britanniques seront-ils convaincus par les réformes obtenues par Cameron et voteront-ils contre un Brexit ? Pour le moment, dans les sondages, c’est du 50-50.

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