Attentat contre le Premier ministre slovaque : "On arrive dans des zones d'opposition à la démocratie qui sont extrêmement graves", réagit le député Frédéric Petit
"On arrive dans des zones d'opposition à la démocratie qui sont extrêmement graves", a réagi mercredi 15 mai sur franceinfo Frédéric Petit, député MoDem de la 7e circonscription des Français de l'étranger, après l'attentat contre le Premier ministre slovaque Robert Fico, blessé par plusieurs balles mercredi après une réunion de cabinet. Robert Fico se trouve "entre la vie et la mort", selon le gouvernement slovaque.
"Quand un élu est attaqué, c'est une catastrophe", s'alarme Frédéric Petit. "On a quand même eu, il n'y a pas très longtemps, Thuringe", rappelle le député, en référence aux deux hommes arrêtés en Thuringe, dans l'est de l'Allemagne, soupçonnés d'avoir préparé un attentat près du parlement suédois.
Le député des Français de l'étranger, qui compte l'Europe centrale et orientale dans sa circonscription, rappelle encore l'assassinat du Polonais Paweł Adamowicz, maire de Gdansk, en 2019. "Même en France, on a des gens qui jouent au foot avec la tête du président de la République. Mois je suis menacé de mort assez souvent." Pour Frédéric Petit, "on arrive dans des zones qui sont catastrophiques pour la démocratie". "On empêche les citoyens non seulement de réfléchir, avec de la désinformation, mais on les empêche de prendre leurs responsabilités en les désinhibant et on arrive à ce genre de chose. C'est une catastrophe démocratique pour tout le monde."
"On ne doit pas laisser rentrer ça dans la politique"
Frédéric Petit réfute le terme de tentative d'assassinat politique avancé par le gouvernement slovaque. "Ça ne veut rien dire pour moi, assassinat politique." "Je suis démocrate, je suis humaniste. Je peux être opposé à quelqu'un. Et quand je suis opposé à quelqu'un, je ne cherche pas à le détruire", souligne le député. "C'est antinomique. La politique c'est justement de ne pas tirer sur les gens." Il juge "inquiétante" la déclaration du ministre slovaque de la Défense, qui a parlé d'"une attaque politique". "On ne doit pas laisser rentrer ça dans la politique, rétorque Frédéric Petit. La politique, c'est le contraire. C'est fait pour éviter la loi du plus fort ou la loi de celui qui tire le plus vite."
"Pour moi, un crime politique, ce n'est pas démocratique, ce n'est pas citoyen."
Frédéric Petit, député MoDem des Français de l'étrangersur franceinfo
Frédéric Petit juge que cet attentat "peut déstabiliser le pays". Il assure que "la société slovaque, comme la société polonaise et comme la société hongroise, sont des sociétés profondément européennes et profondément démocratiques". Il estime que cela peut "créer un électrochoc" dans le pays. Mais il alerte sur "des forces antidémocratiques autour de l'Union européenne qui cherchent à créer le chaos". Il espère enfin que "les politiciens vont éviter d'exploiter ça en termes de points dans des sondages. C'est trop grave pour tout le monde".
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