Cet article date de plus de huit ans.
Arrestation d'Abdeslam : la police belge furieuse contre les médias
La chaîne privée flamande VTM avait déjà positionné un camion satellite à proximité du lieu de l’opération policière, avant même l’arrivée des forces de l’ordre. La révélation par L’Obs de la découverte de l’ADN de Salah Abdeslam dans un appartement, avait précipité l’opération policière. C'en est trop pour la police belge qui condamne le comportement de certains médias.
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«Une information qui a été publiée beaucoup trop tôt dans la presse nous a causé quelques soucis. Maintenant, nous sommes des professionnels, donc on anticipe les événements. Mais c'est un gros problème. J'aurais tendance à parler d'une certaine irresponsabilité d'une certaine presse. On offre sur l'autel de l'audimat la sécurité de mon personnel et la sécurité publique de la population, et ça, je ne l'accepte pas», s’indigne Claude Fontaine, directeur de la police judiciaire, au micro de la chaîne belge RTBF. Pourquoi cette colère ? La police belge est furieuse contre la chaîne de télévision flamande VTM et l’hebdomadaire français L’Obs.
Autel de l’audimat
Vendredi 18 mars 2016, tout s’est enclenché très vite. L’Obs révèle dans l’après-midi que l’ADN de l’homme le plus recherché d’Europe après les attentats de Paris, Salah Abdeslam, avait été trouvé dans un appartement près de Bruxelles. Branle-bas de combat chez les forces de l’ordre qui précipitent leur opération à Molenbeek. A leur arrivée, les policiers découvrent que les journalistes de la chaîne de télévision TVM étaient déjà sur place avec leur camion SNG (Satellite News Gathering). «Si la présence de la presse, anticipée par rapport à l’intervention, a pour conséquence que les personnes que l’on souhaite appréhender disparaissent dans la nature, que nous dira-t-on le lendemain?», s’interroge le patron de la police.
Le temps médiatique. «Il arrive parfois que la police ou les enquêteurs nous demandent de retarder la publication d’une information pour ne pas mettre en péril une enquête ou une opération en cours. Cela n’a pas été le cas. Et si cela l’avait été, nous aurions sans aucun doute pris en compte cette demande, comme il nous est arrivé de le faire à plusieurs reprises depuis les attentats du 13 novembre », répond Matthieu Croissandeau, directeur de L’Obs, dans une tribune parue ce lundi. Tout en assumant la publication de l’information sur l’ADN. «Prétendre aujourd’hui que la divulgation de cette information aurait permis à Salah Abdeslam de comprendre que l’étau se resserrait est une vue de l’esprit. Prétendre par ailleurs que nous aurions mis en danger les personnes présentes au moment de son arrestation est tout aussi infondé puisque nous n’avons pas écrit qu’une opération était en cours pour l’interpeller».
En France, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a sanctionné plusieurs médias près les attentats visant Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de janvier 2015. La couverture médiatique, notamment des chaînes d’information en continu, avait donné lieu à des critiques virulentes et même des procès.
Claude Fontaine fustige L'Obs et VTM: "La sécurité offerte sur l'autel de l'audimat" https://t.co/2IUuXRfqnX
— RTBF info (@RTBFinfo) March 20, 2016
Autel de l’audimat
Vendredi 18 mars 2016, tout s’est enclenché très vite. L’Obs révèle dans l’après-midi que l’ADN de l’homme le plus recherché d’Europe après les attentats de Paris, Salah Abdeslam, avait été trouvé dans un appartement près de Bruxelles. Branle-bas de combat chez les forces de l’ordre qui précipitent leur opération à Molenbeek. A leur arrivée, les policiers découvrent que les journalistes de la chaîne de télévision TVM étaient déjà sur place avec leur camion SNG (Satellite News Gathering). «Si la présence de la presse, anticipée par rapport à l’intervention, a pour conséquence que les personnes que l’on souhaite appréhender disparaissent dans la nature, que nous dira-t-on le lendemain?», s’interroge le patron de la police.
EXCLUSIF #Attentats de Paris : l'empreinte de Salah #Abdeslam retrouvée dans l'appartement perquisitionné https://t.co/5Z5YQrWCbj via @LObs
— matthieucroissandeau (@croissandeau) March 18, 2016
Le temps médiatique. «Il arrive parfois que la police ou les enquêteurs nous demandent de retarder la publication d’une information pour ne pas mettre en péril une enquête ou une opération en cours. Cela n’a pas été le cas. Et si cela l’avait été, nous aurions sans aucun doute pris en compte cette demande, comme il nous est arrivé de le faire à plusieurs reprises depuis les attentats du 13 novembre », répond Matthieu Croissandeau, directeur de L’Obs, dans une tribune parue ce lundi. Tout en assumant la publication de l’information sur l’ADN. «Prétendre aujourd’hui que la divulgation de cette information aurait permis à Salah Abdeslam de comprendre que l’étau se resserrait est une vue de l’esprit. Prétendre par ailleurs que nous aurions mis en danger les personnes présentes au moment de son arrestation est tout aussi infondé puisque nous n’avons pas écrit qu’une opération était en cours pour l’interpeller».
En France, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a sanctionné plusieurs médias près les attentats visant Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de janvier 2015. La couverture médiatique, notamment des chaînes d’information en continu, avait donné lieu à des critiques virulentes et même des procès.
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