Si en France, les maires ne seraient pas tous favorables à l'organisation d'un RIC (le référendum d'initiative citoyenne que les "gilets jaunes" plébiscitent) au niveau de leur commune, il se pratique couramment en Allemagne. Le modèle allemand s'appelle "référendum populaire", issu d'une 'initiative" du même nom, et il est limité au niveau local. Exemple à Laboe, une station balnéaire au bord de la Baltique.Ici, les enfants ont pris possession de la promenade sur le port. Ils voudraient que la municipalité y construise un skatepark. Certains font campagne en arborant un sweat-shirt bleu, sérigraphié "Skate Laboe". Une équipe du magazine "Avenue de l'Europe" a interrogé trois d'entre eux. Sont-ils conscients qu'ils font de la politique ? Oui. Est-ce qu'ils aiment ça ? A l'évidence, oui. En Allemagne, on participe aux décisions municipales dès 16 ansFace à ces têtes blondes déterminées, des opposants qui le sont tout autant. Ils ont lancé une pétition et obtenu l'autorisation d'un référendum sur le sujet. A côté des traditionnelles résistances au changement, d'autres vont valoir qu'"avant, il y avait déjà un skatepark. Les gens trouvaient ça pas bien du tout. Les jeunes laissaient traîner leurs canettes de bière, c'était un véritable dépotoir".Ce dimanche, tous les habitants de plus de 16 ans (c'est aussi à partir de cet âge que l'on peut voter aux élections municipales) sont donc invités à se prononcer. A la fermeture des bureaux de vote, la participation dépasse les 60%. Autour de 21 heures, le verdict tombe, sans appel. C'est oui au skatepark, à 65%.Extrait de "Allemagne, le poids des contre-pouvoirs", un reportage d'Hélène Hug et Annie Tribouard, à voir dans "Avenue de l'Europe" le 24 avril 2019.